Bernard de Pise, de son nom de naissance, né dans les environs de Pise vers l’an 1080, entra assez jeune dans les ordres. Chanoine de la cathédrale de Pise en 1115, il fut ordonné prêtre par le pape Innocent II vers 1135 ; il entra ensuite dans l’ordre cistercien à Clairvaux en 1138 sous l’influence de saint Bernard. Un an plus tard, il regagna l’Italie, où Innocent II le nomma abbé du monastère S. Anastasio alle Tre Fontane, au sud de Rome.
Le 15 février 1145, le jour même de la mort du pape Lucius II, il fut élu au trône de saint Pierre ; il choisit le nom d’Eugène III. Son élection eut lieu à l’abbaye de Farfa, à une quarantaine de kilomètres au nord de Rome, alors que la ville éternelle subissait une révolte fomentée par Arnaud de Brescia.
Avec le soutien du roi de Sicile et de plusieurs villes italiennes, il put se maintenir plusieurs mois à Rome, mais fut ensuite contraint de la fuir, pour résider à Città di Castello puis Viterbe. Bien accueilli à nouveau dans sa ville en 1147, alors qu’il prêchait la deuxième croisade, il dut finalement la quitter une fois encore, pour se réfugier en France puis à Trèves.
Eugène III fit traduire de nombreuses œuvres des Pères grecs en latin. En 1148, il convoqua un concile à Reims pour condamner l’hérésie éonite, qui s’était développée en Bretagne. Il rentra à Rome fin 1149, puis dut en repartir au milieu de l’année suivante. Il mourut à Tivoli le 8 juillet 1153. Pie IX le béatifia le 28 décembre 1872.