C’est, en euros, le revenu mensuel d’une personne seule en 2024 qui atteint « le seuil de pauvreté subjectif », selon un sondage IPSOS commandé par le Secours populaire. Il a augmenté de 19 euros depuis 2023. Selon ce sondage, 40 % des Français ont été pauvres à un moment ou un autre, et, dans le détail, « 80 % des ouvriers (+6 points en un an), 70 % des 45-59 ans (+10 points en un an) et 69 % des personnes vivant en zone rurale ont déjà connu ou été sur le point de connaître la précarité au cours de leur vie ». 9 millions de Français vivent aujourd’hui sous ce seuil de pauvreté subjectif, qui équivaut quasiment au SMIC net (1.398 euros). Si l’on tape seuil de pauvreté sur Google, l’Observatoire des inégalités le définissait ainsi en juillet : « En France, le seuil de pauvreté est de 811, 1.014 ou 1.216 euros par mois, selon qu’il est fixé à 40 %, 50 % ou 60 % du niveau de vie médian. Une personne est considérée comme pauvre lorsque ses revenus sont inférieurs à ces montants. » Selon cet organisme, le nombre de personnes dites pauvres s’accroît quand la société s’enrichit parce que le seuil de pauvreté s’élève : « En 1975, le seuil de pauvreté à 50 % était de 578 euros par mois (exprimés en euros constants de 2022), soit quasiment deux fois moins qu’aujourd’hui. La pauvreté est relative : quand la société s’enrichit, le seuil grimpe. » Ce qui peut avoir une conséquence paradoxale : si la revalorisation des salaires est inférieure à l’inflation, le niveau de vie des classes moyennes va reculer et avec lui le seuil de pauvreté, provoquant une baisse du nombre de pauvres ! Quant à l’INSEE, dont les dernières données en ligne remontent à 2021, il donne cette définition : « Le seuil de pauvreté est fixé par convention à 60 % du niveau de vie médian de la population. Il correspond à un revenu disponible de 1.158 euros par mois pour une personne vivant seule et de 2.432 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans. » Mais quelle que soit la définition retenue et le montant exact du seuil de pauvreté, on constate que beaucoup de ménages ne parviennent plus à s’en sortir et recourent pour se nourrir aux associations caritatives. Le Secours populaire fait état d’une augmentation de 10 % cette année des gens qui bénéficient de ses distributions. Même si le taux de pauvreté a « quasiment doublé » depuis 1975, la pauvreté frappait beaucoup moins de monde alors pour deux grandes raisons, l’une tenant aux structures sociales, moins de familles monoparentales, meilleure aide intergénérationnelle aux personnes âgées, l’autre tenant à l’ouverture des frontières aux personnes et aux biens et à la soumission aux normes écologistes, qui ont appauvri l’Europe par rapport au reste du monde.