Le jour des morts, qui est associé à la Toussaint dans l’esprit des journalistes, a été l’occasion de publier dans la presse les chiffres concernant la mort et les pratiques mortuaires. En particulier, une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques traite de deux questions : les jours où l’on meurt le plus dans l’année : ils montrent que le froid tue plus que le réchauffement ; et l’évolution de la mortalité depuis 2019. Ils montrent que le covid n’a pas pesé lourd.
Des chiffres formels : moins de morts le 15 août
Quel jour meurt-on le plus dans la semaine et l’année ? A ce type de questions un peu bête correspondent toujours des réponses intéressantes. Il y en a de techniques : selon l’INSEE, la mort survient moins le samedi, le dimanche et les jours fériés, notamment à l’hôpital parce qu’on y prend moins de patients en charge. Il y en a de psycho-sociologiques. Les êtres humains, surtout les mâles âgés de 18 à 39 ans, qu’ils habitent en France, en Suisse ou aux Etats-Unis, meurent plus le jour de leur anniversaire. A cause des excès et des accidents qui s’y trouvent liés pense-t-on. Et peut-être à cause de la tristesse que la date provoque chez certains : le taux de suicide des Japonais monte le jour de leur anniversaire. Le nombre quotidien moyen de morts est de 1.600 mais varie grandement : le 3 janvier est le plus meurtrier avec 1.900 (probablement un rattrapage de ceux qui ont voulu voir la nouvelle année et participer à la fête), et le 15 août celui où l’on compte le moins de morts en France (1.410). Les statisticiens n’avancent pas d’explication.
Le covid pèse peu, le réchauffement pas du tout
Si l’on regarde la courbe des morts sur l’année, elle tombe très vite à partir d’avril, atteint un plus bas global de juin à septembre et remonte brutalement à partir d’octobre. Cela confirme ce que disent les hospices et les poètes depuis le moyen-âge et ce qu’établissent sans conteste les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé : on meurt beaucoup plus du froid que du chaud, surtout les personnes vulnérables, et le réchauffement n’est pas un facteur de surmortalité. L’étude de l’INSEE dont sont tirés tous ces chiffres s’intéresse aussi à l’évolution de la mortalité ces dernières années. Il y a eu selon elle 639.300 morts en France en 2023, soit 35.900 de moins qu’en 2022, ce qui représente une baisse de cinq pour cent. Cependant, ce chiffre demeure en forte hausse sur la période anté-covid : en 2019, il y avait eu 613.243 morts. La hausse est de 36.057 morts, soit un peu plus de cinq pour cent. C’est qu’à la vérité le gros de la surmortalité de la période qui s’est ouverte en 2011 est due à l’arrivée à l’âge de la mort des babyboomers, coïncidant avec une espérance de vie qui plafonne pour des raisons médicales et sociales. L’étude de l’INSEE le montre sans le vouloir.