C’est un énième coup de tonnerre depuis le jour de l’investiture de Trump : l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) est mise sur la touche. Tous ses programmes d’aide étrangère sont gelés pour une durée de 90 jours, hormis quelques exceptions, et 97 % du personnel a été mis en congé administratif depuis vendredi. L’objectif affiché du président américain et de son acolyte Elon Musk, à la tête du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), est de réexaminer les programmes actuels, mettre au pas certains personnels qui agiraient « au détriment des objectifs de politique étrangère du pays » et réduire drastiquement les dépenses.
« Pendant des décennies, les bureaucrates de l’USAID ont cru qu’ils n’avaient de comptes à rendre à personne – mais cette époque est révolue. Le président Trump MET UN TERME au gaspillage, à la fraude et aux abus », a écrit l’administration Trump sur X.
Il faut dire qu’ils sont nombreux. Des milliards de dollars ont été consacrés à des causes d’extrême gauche comme l’avortement, la DEI (diversité, équité, inclusion) et autres politiques LGBT, mais aussi les migrations de masse, les coups d’Etat étrangers et autres ingérences multiples. Ce qui a d’ailleurs fait dire au commentateur politique Glenn Beck sur X que l’USAID n’était en réalité qu’« une façade de la CIA ». C’était aussi une véritable entreprise de déstabilisation de l’Occident, dans ses valeurs chrétiennes fondamentales.
Tout porte à croire que Trump a pris des leçons de son premier mandat et qu’il veut frapper vite et fort. La lutte contre le Deep State ne fait que commencer.
Trump frappe un grand coup – en toute légalité
Quand Elon Musk a annoncé, lundi 3 février, que l’USAID allait « fermer », ça a fait un drôle de remue-ménage outre Atlantique. Le site, autrefois fourni, de l’institution ne présente plus qu’une seule page indiquant, en plus du congé administratif imposé à quasi tout le personnel, la façon dont ceux de l’étranger seraient rapatriés.
Le secrétaire d’Etat Marco Rubio qui a été nommé au poste de directeur par intérim de l’organisation a déclaré : « Nous devons au peuple américain l’assurance que chaque dollar que nous dépensons à l’étranger est dépensé pour quelque chose qui favorise notre intérêt national. »
Soutenant la fronde des salariés, les législateurs démocrates ainsi que les médias n’ont pas hésité à parler d’une « prise de contrôle hostile » et « illégale », voire d’une « crise constitutionnelle ». Ce qui est absolument faux, comme le note Selwyn Duke dans le média en ligne TheNewAmerican. Trump et ses représentants ont tout pouvoir sur cette agence créée en 1961 par JFK : un décret exécutif l’a créée, un autre peut l’abolir.
Cependant, plus les poissons sont gros, plus leur ferrage est difficile. En 2023, le budget de l’USAID dépassait les 40 milliards de dollars, formant la majeure partie de toute l’aide étrangère américaine qui représente, elle, 42 % de l’aide humanitaire mondiale répertoriée. Sauf que l’agence a vite cessé d’être totalement désintéressée pour servir d’autres objectifs.
L’USAID, une « organisation criminelle » selon Elon Musk
Sur son blog, le journaliste Todd Starnes est sans ambages : « Soyons clairs : l’USAID n’avait pas pour mission de nourrir les pauvres et de leur fournir des médicaments. Il ne s’agissait pas de s’occuper des plus démunis. (…) Il s’agissait d’une caisse noire de plusieurs milliards de dollars destinée à des causes de gauche. » Si le progressisme a tant d’influence politique et culturelle, c’est en partie parce que des entités telles que l’USAID financent ses causes, qui plus est avec de l’argent soutiré aux Américains puisque c’est bien l’argent des contribuables dont il s’agit et non celui d’organisations indépendantes.
Andrea Widburg du média en ligne AmericanThinker a fait, en une heure de temps, une petite liste de subventions officielles, vérifiables en ligne, qui ont été accordées ces dernières années. Si on ne peut tout citer, il faut en dire les plus affolantes, même si elles se disputent les premières places.
Politiquement, l’USAID a fait de l’ingérence sa tasse de thé, qu’elle soit intérieure ou extérieure. 97 % des contributions politiques des employés de l’USAID ont ainsi été versées à des candidats démocrates, ce qui donne le ton. Et nombre d’organisations influentes ont reçu de lourds financements comme la société d’extrême gauche Rockefeller Philanthropy Advisors, qui a bénéficié de 20 millions de dollars. Les dirigeants se sont parfois servis au passage : lorsque 4,4 milliards de dollars ont été distribués à Haïti en 2010, en grande partie sous l’égide de la Fondation Clinton lorsque Hillary était secrétaire d’Etat, bizarrement presque aucun des fonds n’est allé au peuple haïtien…
Mais c’est sur la scène internationale que sa charge est la plus flagrante. Pendant les années Obama, elle a versé environ 300 millions de dollars à l’Afghanistan, une activité non supervisée qui a permis de financer en réalité les talibans. Après l’attaque du 7 octobre contre Israël, l’USAID a envoyé environ 420 millions de dollars aux habitants de Gaza et de Cisjordanie sans aucune garantie que ces fonds seraient soustraits aux organisations terroristes, y compris le Hamas : ce qui est arrivé en bonne partie, précise Andrea Widburg.
Servir un programme progressiste, au niveau politique, sanitaire et social
Il faut entendre le leader populiste du Salvador, Nayib Bukele, qui a déclaré sur X, le 2 février : « La plupart des gouvernements ne veulent pas que les fonds de l’USAID affluent dans leur pays parce qu’ils savent où une grande partie de cet argent finit en réalité. Alors qu’il est présenté comme un soutien au développement, à la démocratie et aux droits de l’homme, la majorité de ces fonds est acheminée vers des groupes d’opposition, des ONG ayant des objectifs politiques et des mouvements déstabilisateurs. Au mieux, 10 % de l’argent est destiné à de véritables projets qui aident les personnes dans le besoin, mais le reste sert à alimenter la dissidence, à financer des manifestations et à affaiblir les administrations qui refusent de s’aligner sur l’agenda mondialiste. »
La doxa écologiste est imposée : par exemple, l’USAID a financé 25 millions de dollars pour que l’entreprise Deloitte promeuve le « transport vert » en Géorgie. Et l’immigrationnisme est encouragé : des millions ont été envoyés à des organisations caritatives religieuses pour financer des ressources destinées aux immigrés clandestins. L’USAID a versé par exemple 27 millions de dollars pour des « sacs-cadeaux de réintégration » aux étrangers renvoyés en Amérique latine (sans doute pour leur donner envie de revenir).
25.000 dollars pour financer un opéra « trans » en Colombie
Quant aux « valeurs » woke, elles sont ouvertement promues via un soutien accru aux politiques DEI et LGBT, en particulier dans les pays encore « préservés » comme en Afrique où l’USAID fait pression depuis des décennies pour que les lois pro-vie soient modifiées et que les avortements de masse deviennent la norme.
L’USAID a donné 15 millions de dollars pour des préservatifs aux talibans, 7,9 millions de dollars pour apprendre aux journalistes sri-lankais à éviter le « langage binaire », 6,3 millions de dollars pour les homosexuels en Afrique du Sud, 5,5 millions de dollars pour l’activisme LGBT en Ouganda, 3,3 millions de dollars pour « être LGBTQ dans les Caraïbes », 2 millions de dollars pour les changements de sexe et « l’activisme LGBT » au Guatemala… 30 millions de dollars ont été versés pour étudier le VIH en Afrique parmi les travailleurs du sexe, en particulier les soi-disant travailleurs du sexe « transgenres » !
Selwyn Duke de TheNewAmerican fait remarquer que lorsque JFK a créé l’USAID, il l’a fait pour aider les pays du tiers-monde à éviter la subversion communiste, une subversion qui, entre autres, avait comme objectif de présenter l’homosexualité et la dégénérescence comme « normales, naturelles, saines ». L’agence américaine a adopté, in fine, la cause de son ennemi.
Démanteler le financement par les réseaux mondialistes des politiques de révolution sociale
Evidemment, demeuraient certains sains et louables projets, mais pour quelle dose de subversion ? Les commentateurs américains sont unanimes : l’USAID était trop gangrenée de progressisme pour en être guérie par un traitement doux. La tabula rasa était la seule manière d’en reprendre le contrôle.
En attaquant de front l’organisme, Trump se met véritablement en travers de la révolution arc-en-ciel, car il touche, là, à son argent, à son réseau mondial et donc à son système d’influence, sa capacité de rayonnement. Il vise directement le Deep State (l’Etat profond) qui œuvrait, solitaire et puissant, dans l’ombre du pouvoir. Et l’on aime à penser que d’autres démantèlements suivront pour enrayer la propagande mondialiste tendant à effacer les piliers de la civilisation chrétienne et la souveraineté des Etats.
Cependant, comme le rappelait Pauline Mille, la contre-révolution a besoin de son ADN spirituel pour se maintenir : « Dans un monde qui serait exclusivement régi par la matière, donc pesable, les chances d’une contre-révolution contre l’arc-en-ciel seraient quasi nulles. » Trump en est-il seulement bien conscient ? Et sera-t-il à même de débusquer tous ses mensonges, quels qu’ils soient, car l’arc-en-ciel peut se trouver d’autres cordes, du moment qu’il trompe et séduit toujours – tel le Prince de ce monde.
En attendant, des personnalités aussi atypiques que Trump et Musk guerroient du bon côté et le font avec un certain style pompier pas désagréable à regarder (sauf quand ils veulent renommer la Manche).