La proposition de loi visant à un instaurer « un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des ultrariches », présentée par le groupe Ecologiste et social, emmené par Mmes Eva Sas et Clémentine Autain, a été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale. Elle prétend assurer la « justice fiscale ». On l’appelle taxe Zucman du nom de son inspirateur, l’économiste mondialiste d’extrême-gauche Gabriel Zucman, qui rêve de l’étendre à la planète entière, comme il l’a expliqué en 2024 dans un rapport commandé par le G20. Si elle passait au Sénat, ce qui est impossible, elle serait retoquée par le Conseil constitutionnel, et ne trouverait de toute façon nulle majorité pour l’appliquer. C’est donc une pure spéculation intellectuelle accompagnée d’une pétition morale qu’une Assemblée en quête de légitimité vient d’approuver. Alors que la dette, la guerre, l’impuissance budgétaire et la submersion migratoire écrasent la France, notre Byzance parisienne montre ainsi sa préférence pour l’utopie et son déni de la réalité.
Les guerrières de la taxe Zucman à l’Assemblée
A la ville mère de trois enfants nés de Pascal Cantin et Jean-Vincent Placé, Eva Sas est sur la scène politique une socialiste féministe d’extrême-gauche écologiste, adepte de la NUPES et du NFP. Clémentine Autain a commencé au PC pour finir à LFI et en sortir tout en restant au NFP. Elle partage les préjugés et envies de sa consœur, malgré un grand-père d’extrême droite. Elles ont en commun la haine des riches, et entendent, par leur IPF (impôt plancher sur la fortune), « mettre fin à une injustice fiscale qui dure depuis trop longtemps ». L’assiette en sera le 0,01 % des Français les plus riches, dont le patrimoine dépasse 100 millions d’euros, soit, selon leurs calculs, 1.800 contribuables. C’est un texte de combat. Lors du colloque organisé par François Ruffin à l’Assemblée nationale le 5 février dont Gabriel Zucman était l’invité d’honneur, Clémentine Autain s’est exclamée : « Soit il y a du partage des richesses, soit il y a la guerre. »
Sous couleur de justice, une préférence pour les taxes
L’idée développée par l’économiste d’extrême-gauche Gabriel Zucman est que la France est un « paradis fiscal pour milliardaires », et qu’au moment où le gouvernement cherche à réduire ses déficits, les taper au portefeuille conjuguerait justice fiscale et efficacité économique. La loi votée par l’Assemblée s’en inspire, et, mieux, Gabriel Zucman a participé à sa rédaction. L’homme est un gosse de riches de gauche passés par les bons lycées et par Normale Sup, l’école des hautes études en sciences sociales et Berkeley. Il a fait sa thèse sous la direction de Thomas Piketty, autre gosse de riche, carrément trotskyste, lui. Ils ont la même détestation du capital et la même ignorance de l’entreprise. Zucman est une grosse tête très brillante qui n’est jamais sorti de l’école ni de l’abstraction, amateur d’utopie et récompensé par de nombreux prix nationaux et internationaux pour ses travaux.
Yakafokon : l’utopie Zucman votée
Alors qu’un Javier Milei s’est lancé dans l’action, avec au poing la tronçonneuse de la liberté, obtenant les succès que l’on sait, Zucman demeure de ces brillants mais conventionnels esprits dont la préférence va à la réglementation et à l’impôt. Pour lui, sa taxe doit s’étendre à la planète, et rapporter ainsi « 220 milliards de dollars dans le monde et 15 milliards en France » (ce qui transposé dans la loi votée devient « de 15 à 25 milliards »). Evidemment, c’est une pure taxopie, car comment forcer tous les Etats du monde à appliquer cette taxe Zucman ? Il a la réponse : « Il faut conditionner l’accès aux marchés français et européen au fait d’avoir payé un minimum d’impôt, au fait que Musk paye un impôt de 2 % minimum sur sa fortune. Ça, c’est très puissant. » Yakafokon ! Derrière ces rodomontades se profile une alternative : ou bien l’on demeure dans le blabla, ou cette taxe Zucman n’est qu’un chemin de plus vers la gouvernance mondiale.
Sexe des anges ultrariches et préférence pour l’utopie
Pour l’instant, on n’en est pas là. L’Assemblée nationale a voté le texte en première lecture par 116 voix contre 39, profitant de l’indifférence générale et de l’abstention d’un Rassemblement national décidément soucieux de ne pas se décider. Jamais il n’y aura de majorité au Sénat, et l’Assemblée nationale aura trop de choses en tête pour y revenir en deuxième lecture dans quelque mois. D’ailleurs, selon l’opinion de plusieurs juristes et économistes, la définition de l’assiette de l’IFP voté serait contraire au principe constitutionnel d’égalité devant l’impôt. Bref, on a remué des utopies pour se faire plaisir, c’est une préférence d’un système au bout du rouleau, plutôt que de se colleter aux dures réalités actuelles. Pendant que l’on débat du sexe des anges ultra-riches et du moyen de le rendre égal aux vœux de la France insoumise, on ne pense pas aux catastrophes qui s’amoncellent.