Non, il n’y a pas d’augmentation des décès liés au climat : ils baissent depuis un siècle !

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L’arrivée de l’été et des chaleurs habituelles fait naître chaque année ce type d’article. Cette fois, c’est le média en ligne Politico qui s’y colle, dans un papier bien alarmiste, bien catastrophiste et surtout très faux. Deux motifs de peur, pour lui : l’augmentation inéluctable des décès dus au climat et l’absence de plan européen pour y contrevenir. Il pleure en dénonçant « la cécité collective » devant « la menace mortelle que représente la crise climatique pour la santé humaine »…

A ce moment précis, vient le sentiment d’incarner illico un smiley typique de nos réseaux sociaux : visage dénué de toute expression, yeux mi-clos et bouche droite, à la fois fatigué et énervé, agacé et blasé… Pourtant, il faut corriger ces mensonges, autant que ces médias mainstream les déblatèrent.

Car il est toujours aussi frappant de constater à quel point, en voulant « placer cette crise au premier plan des urgences politiques », ils imposent un système de croyances qui évite soigneusement les données et la science au profit de la « justice climatique », comme ils l’appellent. Même des Français moyens y succombent, comme l’a rapporté Pauline Mille sur RiTV.

 

« L’UE n’a aucun plan pour prévenir et gérer l’augmentation des problèmes de santé liés au climat »

Nihil novi sub sole : un article, paru en 2019 sur la plateforme Frontiers, affirmait que le changement climatique pourrait causer la mort d’un milliard de personnes au XXIe siècle… Si l’article de Politico ne donne pas de chiffres, il tente d’énumérer, tous azimuts, les différents facteurs qui contribueraient à ce désastre, en s’appuyant sur le dernier événement en date, à savoir le séminaire annuel d’EuroHealthNet, organisé le 11 juin par l’Espagne, qui n’a pas hésité à parler de la « plus grande menace sanitaire du XXIe siècle ».

Il fait un drôle de focus sur la dengue et le chikungunya, affirmant que ces maladies vont devenir endémiques en raison de la propagation vers le nord des moustiques tigres, qui ont atteint Bruxelles. Mais comme le note l’article bienvenu d’Antony Watts publié sur ClimateRealism, le nombre réel de cas de dengue reste infime (304 cas autochtones de dengue dans l’UE en 2024). En outre, ce n’est pas le fait du climat… mais de la mondialisation, avec les déplacements internationaux, le transport maritime mondial, l’urbanisation etc., soit des facteurs qui n’ont rien à voir avec les émissions de CO₂ !

Idem pour les phénomènes météorologiques extrêmes. Ni les incendies de forêt, ni les inondations n’augmentent en nombre ni en intensité, quand bien même le dernier « Rapport sur l’état du climat en Europe 2024 » publié par le service Copernicus à la mi-avril, a tenté de l’insinuer. Et ce n’est pas nous qui le disons : c’est la NASA, l’Agence spatiale européenne, et même le GIEC, dans son 6e rapport d’évaluation. Ces phénomènes ne sont pas inhabituels.

Quant à l’insécurité alimentaire qui serait produite par le réchauffement, le mensonge est encore plus lourd. L’article affirme que « près de 60 millions de personnes ont souffert d’une grave insécurité alimentaire en Europe en 2021, dont 11,9 millions sont imputables au changement climatique ». L’Europe demeure l’une des régions les plus sûres au monde, du point de vue alimentaire : les rendements agricoles y ont augmenté de manière constante, grâce aux progrès technologiques et… à la fertilisation au CO₂.

 

Les décès liés au climat sont à la baisse depuis un siècle

En réalité, donc, les décès liés au climat et à la température, à l’échelle mondiale – et en Europe – sont en baisse à long terme, plutôt qu’en augmentation.

D’abord parce qu’on meurt plus du froid que du chaud. Une étude de référence publiée dans The Lancet a analysé les données de mortalité de 13 pays et conclu que le froid tue environ 20 fois plus de personnes que la chaleur. En période de réchauffement modéré, les décès liés à des températures non optimales ont chuté de façon spectaculaire, grâce à la baisse significative des décès dus au froid. « Des hivers plus doux sauvent bien plus de vies que des étés plus chauds n’en mettent en danger » écrit Antony Watts.

Et puis parce qu’en un siècle, le nombre annuel de décès dans le monde dus à des catastrophes météorologiques (souvent assimilées à tort à des catastrophes climatiques), telles que les tempêtes, les inondations, les sécheresses, les incendies de forêt et les températures extrêmes, a considérablement chuté ! Dans une étude parue en 2020 sur la plateforme en ligne ScienceDirect, et évaluée par des pairs, le politologue statisticien Björn Lomborg avait compilé les chiffres et en avait conclu qu’ils avaient diminué de plus de 98 % depuis les années 1920 et approchaient désormais de zéro. Et si l’on prend en compte que la population mondiale a quadruplé dans ce même espace de temps, le risque de décès lié au climat a diminué encore plus rapidement…

 

Du fanatisme climatique

Que faut-il incriminer, au-delà de la panurgie des médias ? Les modèles dits d’attribution utilisés par les grandes instances internationales pour émettre ces prospectives. Nous avons déjà évoqué sur RiTV ces modèles spéculatifs climatiques qui cherchent a priori à poser un lien entre un événement extrême précis et le réchauffement provoqué par les activités humaines. Ces modèles sont source d’erreurs systémiques.

Mais c’est bien leur objectif : amplifier pour dramatiser (et l’ultra-médiatisation qui informe, quasiment en direct, de tous les événements mondiaux les sert). L’idéologie, elle, est réelle.

Ils ne disent mot de la formidable capacité d’adaptation de nos sociétés modernes, de leur gain de résilience due à la technologie, aux infrastructures, aux systèmes d’intervention d’urgence. « Si nous n’entendons pas parler de cette avancée phénoménale, écrit Björn Lomborg, c’est parce qu’elle ne cadre pas avec le discours alarmiste climatique. »

Ils ne disent rien des coûts faramineux des politiques climatiques, comparés aux coûts des impacts climatiques non atténués qui seraient de l’ordre de 3,6 % du PIB. « L’Accord de Paris, s’il est pleinement mis en œuvre, coûtera entre 819 et 1.890 milliards de dollars par an en 2030, mais ne réduira les émissions que de 1 % par rapport à ce qui est nécessaire pour limiter la hausse moyenne de la température mondiale à 1,5 °C. Chaque dollar investi dans l’Accord de Paris produira probablement des bénéfices climatiques de l’ordre de 11 cents » note Björn Lomborg.

Ils ne disent rien, non plus, de la précarité énergétique induite par ces politiques climatiques, que ce soit en Europe ou en Afrique… Que pèse le réchauffement climatique en regard des autres défis humains, tant en termes de bien-être que de nombre de morts ? La peur peut annihiler bien d’autres priorités.

Il n’y a pas de crise climatique.

 

Clémentine Jallais