L’Angleterre et la France suivent la révolution arc-en-ciel menée par l’ONU

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Nos lecteurs le savent, la révolution arc-en-ciel promue par l’ONU procède par des conférences ou des accords mondiaux qui sont ensuite traduits dans les politiques nationales, quelle que soit la couleur du parti au pouvoir. En 2013, par exemple, le conservateur David Cameron en Angleterre et le socialiste Hollande en France ont imposé le « mariage pour tous » recommandé par l’ONU. On a aujourd’hui une autre illustration éclatante du phénomène. Alors que la situation économique demanderait une réduction des dépenses publiques et des impôts en Angleterre comme en France, la présidente de l’Assemblée nationale Yael Braun-Pivet vient d’en recommander la hausse en France, et Keir Starmer, Premier ministre britannique, approuve les « engagements » pris par l’ONU la semaine dernière lors de sa quatrième conférence sur le financement du développement à Séville, prévoyant, pour aider les pays pauvres, d’augmenter les impôts des pays « riches », et en particulier ceux des plus riches. La péréquation socialiste et moralisatrice des richesses dans le monde, lancée sous la bannière du PNUED (Programme de l’ONU pour l’environnement et le développement), s’accroît et s’affiche.

 

Ces conférences de l’ONU qui font la révolution dans le monde

Avant d’examiner les accords de Séville (3 juillet 2025) et les engagements qui s’y trouvent pris, et vont être signés notamment par l’Angleterre de Keir Starmer, rappelons deux exemples. La conférence de l’ONU sur les femmes de Pékin en 1995 a donné sa forme à notre monde en matière de mœurs et de lois. Elle clôt une série de conférences de l’ONU qui ont préparé le droit à l’avortement, l’égalité, les quotas de femmes dans l’entreprise et en politique, Mexico en 1975, Copenhague en 1980 et Nairobi en 1985, qui définit en particulier la « gender equality ». Le programme de Pékin est descendu via le Conseil de l’Europe puis l’Union européenne jusqu’aux gouvernements européens. Deuxième exemple : l’ensemble des conférences de l’ONU sur l’environnement (Stockholm, 1972, Rio 92, etc…) avec leurs programmes (en anglais globish tiré du latin : Agendas), et des divers actes internationaux signés depuis (protocoles de Montréal, 1987, et de Kyoto, 1989, accords de Paris, 2015), a eu pour objet d’imposer au monde une nouvelle façon de consommer, de produire et de vivre. Elle se fonde en apparence sur le devoir de sauver le climat comme l’expliquait Christiana Figueres, patronne du PNUED, au sommet de l’ONU sur l’environnement à Doha en 2012 : « Ce qui se produit ici, non seulement à Doha mais dans le processus global du changement climatique, est une transformation complète de la structure économique mondiale. (…) Nous influençons les gouvernements, le secteur privé et la société civile pour réaliser la plus grande transformation jamais entreprise. »

 

L’ONU impose plus d’impôts au Nord pour développer le Sud

Cette révolution visant à « changer la vie de chacun sur la planète », comparable selon elle à la « révolution industrielle », mais « centralisée parce que les gouvernements ont décider d’écouter la science », c’est la révolution arc-en-ciel menée sous la houlette de l’ONU. Elle associe explicitement développement, environnement et « justice économique », réservant au Nord riche le soin de limiter ses émissions de CO2 et de financer le développement du Sud pauvre avec le produit de ses impôts. Tel est l’esprit du « compromis de Séville » trouvé le 18 juin à New-York et qui a provoqué le départ des Etats-Unis, Trump n’ayant pas envie de payer pour le tiers-monde pendant que la Chine, l’Inde et la Russie continuent à le concurrencer. Bien sûr le Sud s’est indigné et, par exemple, Débora Freire, sous-secrétaire à la politique fiscale du Brésil, a déploré début juillet à Séville que « la richesse de milliardaires » a augmenté de 33.000 milliards de dollars ces sept dernières années, soit, selon elle, 22 fois la somme nécessaire à effacer l’extrême pauvreté. C’est pourquoi l’engagement final de Séville le 3 juillet a réaffirmé celui qu’avaient pris en 1970 les pays développés de dépenser 0,7 % de leur PIB dans l’aide publique au développement.

 

La France et sa taxe aérienne, l’Espagne et ses grands mots

A Séville, le Brésil et l’Espagne ont poussé une motion visant à taxer les « ultra-riches », et la France a proposé une alliance internationale pour la taxe sur les billets d’avion. Les pays du Sud réclamaient une convention fiscale internationale sanctionnant l’évasion fiscale des entreprises et des particuliers les plus riches. Le document final leur donne satisfaction et des négociations sont prévues vont commencer en août à l’ONU pour la préciser. Il prévoit de lever 4.000 milliards de dollars chaque année pour financer le développement durable. L’Union européenne, qui voit les finances de ses membres en mauvais état, préconisait de passer par l’investissement privé, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, a mis le doigt sur l’une des contradictions de la révolution arc-en-ciel : l’énorme dette souveraine accumulée freine la croissance et l’aide publique au développement. Le Premier ministre espagnol, hôte de la conférence, ne s’est pas embarrassé de tels détail. En bon socialiste, il s’est réfugié dans les grands mots : « Nous devions agir et nous avons agi. (…) Nous avons voulu donner toute sa place à la société civile. (…) Nous appartenons tous à cette grande famille qu’est l’humanité. (..) A l’heure où beaucoup veulent éteindre la flamme du multilatéralisme, nous l’avons protégée. »

 

Aucun aspect de la révolution arc-en-ciel n’est oublié

Derrière les mots gisent des projets précis d’impôts supplémentaires. L’engagement de Séville prévoit notamment « l’élargissement de l’assiette fiscale » en incluant toute activité dans l’économie marchande et « mettant l’accent sur les revenus et les richesses non déclarées ». Il entend « promouvoir des systèmes fiscaux progressifs » et « renforcer la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales des particuliers fortunés », ce qui est une tranquille inquisition fiscale mondialisée. L’engagement de Séville invite les Etats à descendre dans le détail pour rendre leur fiscalité juste et morale. Souvent sous couleur d’efficacité : « Nous encourageons une taxation efficace des ressources naturelles qui optimise les recettes nationales. » Ou : « Nous envisagerons d’introduire ou d’augmenter les taxes sur le tabac et l’alcool, en tant que source fiscale non distorsive ayant un potentiel évident d’augmentation des recettes nationales et de réduction des facteurs de risque des maladies non transmissibles. »

Aucun aspect de la révolution arc-en-ciel n’est oublié : les signataires « encourageront une budgétisation sensible au genre » et « feront avancer le débat sur une fiscalité sensible au genre ».

 

L’Angleterre enfourche la morale arc-en-ciel mondialiste

Le climat demeure au cœur de cette fiscalité mondiale morale : « Tout en respectant la souveraineté nationale, les options peuvent inclure, sans s’y limiter, la budgétisation verte, la fiscalité et les règles fiscales, ainsi que les taxes sur la contamination et la pollution de l’environnement. » Gareth Davies, ministre du Trésor dans le gouvernement fantôme de l’Angleterre, s’est agacé de tout ce bataclan arc-en-ciel : « Les gens veulent voir leurs impôts réduits et simplifiés, et non augmentés et compliqués pour financer des déclarations de vertu vides de sens de la part des élites mondiales. » Un porte-parole de Keir Starmer a répondu que l’accord vise seulement à « aider les pays en développement à mobiliser davantage de financements pour leur propre développement durable afin qu’ils puissent devenir autosuffisants ». Et qu’il « n’est pas juridiquement contraignant ». Bien sûr. Comme à chacun de ces petits pas de l’ONU qui ont transformé le monde depuis cinquante ans.

 

Pauline Mille