Né à Solero, non loin d’Asti, vers 1045, il fut éduqué par des Bénédictins, puis poursuivit ses études à l’université de Bologne. Ayant décidé d’entrer à l’abbaye du Mont Cassin, il tomba malade a Sienne où il dut faire étape ; il y demeura finalement comme chanoine de la cathédrale et fut ordonné prêtre vers 1073.
D’une grande piété, particulièrement érudit, il avait de grandes connaissances en théologie et défendit contre les hérésies la doctrine de la transsubstantiation lors d’un synode réuni en 1079 par le pape Grégoire VII. Ce dernier le nomma évêque de Segni la même année, et eut régulièrement recours à son conseil. Très proche du pape, il fut emprisonné avec lui au château Saint-Ange lorsque l’empereur germanique Henri IV envahit l’Italie.
En 1086, il fut nommé par le pape Victor III bibliothécaire de l’Eglise de Rome ; il fut ensuite un proche des papes Urbain II et Pascal II, et aurait été, selon certaines sources, nommé cardinal à cette époque. Il assista quoi qu’il en soit les papes pour la réforme de l’Eglise et dans la lutte contre les hérésies, notamment la simonie. Il écrivit de nombreux livres, commentaires, traités, biographies…
Vers 1103, malade, il se retira à l’abbaye du Mont Cassin, dont il fut plus tard élu abbé. Il ne cessa pas pour autant de servir le pape, qu’il suivit dans plusieurs missions ; il fut aussi envoyé comme légat en France en 1106. En 1111, après un désaccord avec Pascal II qui avait accordé à l’empereur germanique un privilège en matière d’investiture des évêques, il fut écarté du Mont Cassin et renvoyé dans son diocèse de Segni.
Bruno vécut encore quelques années à Segni. Il participa au synode du Latran de 1116, qui annula le privilège des investitures, mais son influence avait diminué. Il mourut à Segni vers le 18 juillet 1123 et fut canonisé par le pape Lucius III le 5 septembre 1181.