La manipulation sémantique est l’une des armes les plus puissantes de la révolution en cours. Le puissant lobby de l’avortement, conscient de la répulsion que celui-ci suscite encore chez les femmes malgré des décennies de propagande, vient de publier dans la revue Contraception une nouvelle étude, afin de savoir si présenter la pilule abortive comme une « pilule menstruelle » à prendre en cas de retard des règles même quand aucun test de grossesse n’a été pratiqué, en améliorerait la réception dans le public concerné. L’enquête a été menée par une équipe de recherche de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF), dirigée par Ushma D. Upadhyay, Leah Koenig, Jennifer Ko et M. Antonia Biggs (qui ont toutes collaboré à l’étude CHAT, visant à développer la vente de pilules abortives par correspondance grâce au financement de groupes et de fondations pro-avortement). L’enquête comprenait des questions sur l’histoire des femmes en matière d’avortement et d’accouchement, leur orientation sexuelle, et leur opinion sur l’avortement. Notons au passage que la pilule menstruelle contient les mêmes substances actives que la pilule abortive traditionnelle, qu’elle provoque les mêmes douleurs et comporte les mêmes risques cliniques (en particulier des infections), et que la seule « différence clef » est psychologique : celles qui l’utilisent, n’ayant pas fait de test, ne sont pas sûres qu’elles sont enceintes. Une sondée a d’ailleurs répondu : « Je ne me verrais pas comme une mauvaise personne » (si je l’utilisais). Il s’agit donc d’une façon de vendre l’avortement à celles qui ne l’ont pas décidé. Cependant les femmes américaines ne semblent pas séduites : 58 % d’entre elles ont déclaré qu’elles ne prendraient « probablement » pas ou « certainement » pas de « pilules menstruelles », contre moins d’un quart qui la prendraient sûrement (10 %) ou « probablement » (13,5 %). Tant mieux. Le lobby de la culture de mort a tort de prendre les femmes pour des cruches. Sous l’étiquette « pro-choix », il ne cesse de prétendre que l’avortement « autonomise » les femmes, les libère et leur permet de décider de leur vie : or, en l’espèce, il essaie de leur refiler sous une étiquette trompeuse un poison à prendre justement pour ne pas choisir, en l’absence de test. C’est une tromperie grossière, une contradiction tout aussi grossière et assez insultante, et c’est surtout l’aveu que les campagnes pour l’avortement, sous la bannière volée de la liberté, ne sont qu’un désir de tuer quoi qu’il en coûte.