La Vidéo : Baigneurs contre clandestins en Grèce : 3 à 0

 

L’île de Gavdos, au sud de la Crète, est située à trois cents kilomètres de Tobrouk en Libye : c’est une cible de rêve pour les innombrables embarcations d’émigrés clandestins que les passeurs aiguillent vers l’Europe. C’est ainsi que plusieurs milliers d’envahisseurs y ont accosté depuis janvier. Problème : l’île ne compte que 70 habitants, et, en aurait-elle la volonté, n’a rien pour accueillir ces masses. Aussi les Grecs locaux en ont-ils assez, ils n’ont pas envie de devenir une deuxième Lampedusa. Cela a donné lieu samedi dernier à une scène instructive : trois baigneurs en maillot de bain ont repoussé vers le large un bateau chargé d’une soixantaine d’illégaux. La police maritime de Frontex les a menés jusqu’au port de l’île d’où ils doivent être vite déplacés. Selon Thanos Plevris, ministre grec des migrations, en Grèce continentale : « La décongestion de l’île a commencé hier et d’ici deux à trois jours, tout le monde sera parti. » En un seul week-end, 850 migrants sont arrivés à Gavdos et en Crète. Le rythme de l’invasion ne cesse de s’accélérer, de sorte que le gouvernement grec a cessé en juillet de traiter leurs demandes d’asile. M. Plevris se demande s’il s’agit d’un « phénomène cyclique » ou si cette poussée est due « aux activités agressives des réseaux de passeurs ». Dans ce cas, il y aurait « instrumentalisation » de l’invasion délibérément encouragée par le général Khalifa Haftar, le chef tribal qui domine l’est de la Libye. Quoi qu’il en soit, les clandestins arrivés depuis le 11 juillet doivent se porter volontaires pour être expulsés, sous peine d’une sanction pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. Cette nouvelle loi a été critiquée par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et la Cour européenne des droits de l’homme.