Luca Zidane joue au foot, comme son papa Zinedine, mais au poste de gardien de but, et à Grenade en Espagne pays de sa mère, et il vient de demander à la FIFA, la fédération internationale de Football, de jouer avec les Fennecs, l’équipe d’Algérie. Il n’a pas la nationalité algérienne, mais n’a jamais joué en équipe de France A senior et a deux grands-parents nés en Kabylie : la FIFA lui a donné l’autorisation de changer de nationalité sportive. Il a joué en équipe de France U16, U17, U18, U19 et U20 et a été champion d’Europe des moins de 17 ans avec les Bleuets, mais cela n’a pas d’importance. En 2019, il s’épanchait pourtant auprès de l’Equipe : « J’aime l’Espagne mais je me sens français. Je suis en Espagne depuis l’âge de 3 ans mais mes habitudes sont françaises. Je passe l’essentiel de mes vacances dans mon pays depuis que je suis petit. L’année prochaine, ça me plairait – pourquoi pas ? – d’aller poursuivre ma carrière en France. » Aujourd’hui, âgé de 27 ans, il sait qu’il n’a aucune chance d’être titulaire en équipe A et préfère donc tenter l’Algérie. Il n’est pas le seul. De nombreux joueurs ayant bénéficié des pouponnières diversitaires de la Fédération française s’exportent ensuite pour mener leur carrière. Et le phénomène n’est pas propre à la France. Tels sont les mystères du droit du sol, de la filiation diverse et du sport international.