Le P. Francesco Bamonte, vice-président de l’Association internationale des exorcistes (AIE), a publié sur le site de cette dernière une mise en garde contre les vrais dangers d’Halloween, résurgence d’une fête païenne qui, alors qu’on devrait fêter tous les saints du Ciel dans la joie de la Rédemption, pousse les enfants et les jeunes à célébrer les ténèbres. Publiée le 27 octobre sur le site de l’AIE, sa lettre ouverte porte le titre : « La tromperie d’Halloween, la beauté de la Toussaint. »
L’exorciste Francesco Bamonte met en garde contre Halloween
Certains hausseront sans doute les épaules en regrettant que l’étroitesse d’esprit de ceux qui « voient le mal partout » ait porté un prêtre à dénoncer les plaisirs innocents d’enfants qui aiment à se déguiser et à recevoir quelques friandises des voisins. Mais justement, le P. Bamonte est exorciste ; il connaît les ruses du démon ; il a confronté les anges mauvais à travers son ministère ; il sait que l’innocence des enfants doit être sauvegardée (devoir parental s’il en est) et que la fête d’Halloween, avec son imagerie terrifiante pour les petits, est aussi une occasion où l’appel au diable, conscient ou non, risque trop d’être suivi d’effet.
L’affaire de Montpellier, avec l’organisation, ce 31 octobre, d’un spectacle blasphématoire dans une église – désacralisée mais qui abrite toujours plusieurs sépultures d’évêques –, souligne combien cette dénonciation est à prendre au sérieux. Précisons que l’AGRIF a déposé un référé-liberté auprès du tribunal administratif contre la décision de la Mairie d’octroyer une salle pour un spectacle anti-chrétien qui porte atteinte à la dignité humaine.
Nous vous proposons la traduction intégrale de cette lettre où le P. Bamonte met en évidence les liens très réels de la sorcellerie et du satanisme avec la prétendue « fête » de la mort, et rappelle l’incomparable richesse de notre foi qui nous appelle plutôt à contempler la beauté du paradis, où Dieu offre à chacun la joie de la vie éternelle. – J.S.
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« La tromperie d’Halloween, la beauté de la Toussaint »
Peu de gens savent que chaque année, à partir du 22 septembre, les groupes et mouvements de la néo-sorcellerie « Wicca » et du satanisme entament un « carême » blasphématoire qui dure quarante jours, caractérisé par des actions et des rituels de plus en plus ignobles, et qui atteint son apogée dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, qu’ils appellent la nuit de Halloween, mais qui, pour les catholiques du monde entier, est plutôt la belle et lumineuse nuit de la Toussaint.
Contrairement à la Toussaint, Halloween propose des thèmes sombres comme la violence homicide, la dérision envers la mort ou son exaltation désespérante, le macabre, l’horreur, l’occulte, la sorcellerie, le démoniaque. Les personnages de Halloween, qui inspirent les déguisements des enfants et des adultes, sont des monstres, des vampires, des fantômes, des squelettes, des loups-garous, des zombies, des sorcières, des diables.
L’attrait et le charme exercés par ces costumes et ces thèmes sont le signe évident d’un grave mal-être intérieur qui s’est répandu dans la société actuelle. Halloween exalte ainsi la laideur et célèbre l’horreur et les ténèbres, instillant l’horreur dans l’esprit des plus petits et des jeunes, pour ensuite les exposer à des cauchemars et des terreurs nocturnes.
Cette fête collective, consumériste et en même temps irrationnelle, témoigne d’une part des profondes transformations culturelles engendrées par la sécularisation, avec son retour contradictoire à une mentalité magique qui trouve son apogée dans un renouveau néo-païen ; d’autre part, elle nous fait voir la machine commerciale qui l’alimente et qui s’impose dans les contextes géographiques et culturels les plus divers, y compris en Afrique, sans respecter les traditions et les sensibilités religieuses locales.
Depuis quelques années, en Italie et à l’étranger, des cercles occultistes et sataniques, maquillés en associations culturelles, organisent dès les semaines précédant le 31 octobre des spectacles qui s’inscrivent dans une stratégie précise qui n’a rien de fortuit. Ils vont même jusqu’à organiser des écoles de magie et de sorcellerie dans un but ludique, apparemment inoffensif… Il s’agit d’une tromperie vis-à-vis des familles et d’un piège pour les enfants et les jeunes.
Rappelons que Halloween, considéré par de nombreuses familles comme une occasion de jeu et de divertissement pour leurs enfants, est un rendez-vous marqué par l’occulte, la magie, la sorcellerie et le démoniaque, qui trouve ses racines dans une célébration religieuse païenne : la fête de Samhain, qui trouve son origine chez les Celtes, un peuple qui s’est installé dans l’Antiquité dans de nombreuses régions du continent, des îles britanniques au nord de l’Italie.
Halloween n’est donc pas du tout une fête laïque, une fête de masse mondiale et inoffensive, car en réalité, nous sommes face à une véritable reconstitution et à la relance d’une fête religieuse païenne au cours de laquelle des rituels magiques étaient pratiqués avec leur lot de sacrifices d’animaux et même d’êtres humains.
La néo-sorcellerie de notre époque, qui s’est organisée en mouvement sous le nom de Wicca, célèbre, comme le faisaient les Celtes, la fête de Samhain lors de ses principales fêtes de l’année. Selon le calendrier Wicca, cette célébration marque le début du nouvel an de la sorcellerie, précisément dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre.
Pour les adorateurs du diable aussi, les satanistes, la principale fête de leurs célébrations immondes – le début de l’année satanique – a lieu précisément cette nuit-là.
Le fait que cette fête, qui depuis cinquante ans exalte de plus en plus la mort, la violence, l’horreur et le démoniaque, et qui a pleinement intégré la représentation occulte de la sorcellerie et du satanisme, en soit même venue à être inscrite dans le programme scolaire, est une réalité supplémentaire d’une gravité inouïe. Célébrer Halloween sur le plan social avec une superficialité dangereuse au lieu de promouvoir les valeurs de la non-violence, de la paix, de la beauté et de l’harmonie, est un signe d’un grave obscurcissement des consciences.
Ceux qui célèbrent Halloween, même s’ils n’ont pas l’intention de se mêler de sorcellerie ni de célébrer le démon, s’associent de fait à ces réalités ténébreuses.
Orienter les nouvelles générations vers le mal et l’obscurité à travers Halloween, c’est leur indiquer une direction opposée à ce qui est bon et vrai, et donc à Dieu qui est la source du Vrai, du Bien et du Beau.
Les satanistes, par exemple, sont bien conscients que les chrétiens célèbrent Halloween, et ils s’en réjouissent, précisément parce qu’ils sont convaincus que ceux qui le célèbrent honorent implicitement le diable, s’ouvrant ainsi à son influence néfaste. Le fondateur de l’Eglise de Satan aux Etats-Unis, Anton LaVey, affirmait avec satisfaction : « Je suis heureux que les parents chrétiens permettent à leurs enfants d’adorer le diable au moins une nuit par an. Bienvenue à Halloween ! »
Cette atmosphère maléfique, cette aura obscure qui entoure Halloween fait que la période préparatoire à cette fête devient un moment privilégié de contact entre les enfants et les jeunes avec les sectes et les groupements du monde occulte. Certains sites Internet pour enfants, où sont décrits des personnages et des scénarios d’horreur, présentent même des liens qui permettent d’accéder directement à des sites sataniques et de magie noire.
Devant ce scénario incontestablement ténébreux, comment peut-on encore prétendre que Halloween soit une fête innocente et inoffensive ? Sous couleur de jeu et de divertissement, elle initie et habitue les enfants et les jeunes au « noir » aussi bien physique que moral, car elle leur fait accepter comme normale la « culture de la mort ». La conséquence de tout ce phénomène est de faire perdre l’espérance aux nouvelles générations et d’exalter le désespoir et la violence.
Comment endiguer et transformer ce phénomène triste et douloureux ? Tout d’abord, on ne doit pas omettre une étape fondamentale : favoriser une nouvelle évangélisation. Le phénomène de Halloween s’est développé au moment où le christianisme a commencé à avoir de moins en moins d’influence sur la société.
La nouvelle évangélisation sera d’autant plus efficace pour libérer les cœurs de la laideur et de l’obscurité qui émanent d’Halloween, ainsi que d’autres phénomènes négatifs de la société actuelle, dans la mesure où les cœurs des évêques et des prêtres, des consacrés et des consacrées, des parents et des éducateurs, de tous les chrétiens et chrétiennes connaîtront profondément et aimeront passionnément Jésus et sa Très Sainte Mère qui est aussi notre Mère, en transmettant aux nouvelles générations la fascination pour le monde divin où se contemple la beauté merveilleuse à laquelle nous sommes appelés et dans laquelle notre existence se réalise pleinement. Le monde surnaturel divin est en effet porteur de la vérité et de la bonté que Dieu, infiniment vrai, infiniment bon et infiniment beau, veut partager avec ses créatures.
Les enfants, les adolescents, les jeunes ont besoin de beauté, et non de laideur ; ils ont besoin de bonté, et non de méchanceté ; ils ont besoin de vérité, et non de mensonges ; ils ont besoin du bien, et non du mal. La beauté surnaturelle, celle qui resplendit dans le Christ, dans la Vierge Marie, dans les anges et dans les saints, les aide à distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux, ce qui est bon de ce qui est mauvais.
Il est réconfortant et réjouissant de constater que, dans la soirée et la nuit du 31 octobre au 1er novembre, comme alternative à Halloween, de plus en plus de prêtres organisent diverses initiatives, telles des processions des saints, des représentations de la vie des saints dans les salles paroissiales, des heures d’adoration réparatrice du Saint-Sacrement et diverses autres propositions visant à sensibiliser les chrétiens à la célébration de la fête de la Toussaint. Tout comme la lumière est la belle alternative à l’obscurité, ces initiatives raniment parmi les nouvelles générations les visages splendides des saints au lieu des horribles masques de Halloween.
Parmi ces initiatives, il faut mentionner la « Nuit des Saints » organisée dans différents diocèses depuis quelques années. Il y a aussi des veillées de prière avec des tours d’adoration du Saint-Sacrement, qui méritent tout particulièrement d’être saluées. L’année dernière, plusieurs groupes de jeunes de toute l’Italie se sont relayés toute la nuit pour adorer le Saint-Sacrement. L’adoration s’est terminée le matin par le tirage au sort d’un saint. Le saint tiré au sort est devenu leur patron pour un an. Ceux qui l’ont tiré se sont engagés à lire sa vie et à demander son intercession auprès de Dieu.
D’autres initiatives louables, de la part des prêtres, consistent à aider les enfants et les adultes à faire la distinction entre ce qui est inoffensif et ce qui ne l’est pas, notamment en leur parlant de nos saints et de la communion qui nous lie à eux et à nos chers défunts.
Une belle initiative dont je vais vous parler est celle d’une maman qui a organisé un groupe de 6 ou 7 enfants, parmi lesquels son fils de 9 ans, et qui les a envoyés le soir du 31 octobre, habillés normalement, dans les maisons et les magasins, pour distribuer des images de saints. Dans les maisons et les magasins, on attendait des enfants qu’ils disent « une douceur ou un sort ? » et les gens étaient déjà tout prêts à leur donner des bonbons ou des chocolats. Mais à leur grande surprise, les enfants leur donnaient simplement une image d’un saint sans dire la moindre formule. Tout le monde les prenait, certains même très volontiers. Après quoi, les gens leur offraient quand même des bonbons. Cette belle initiative m’a été rapportée par un séminariste qui était justement cet enfant de 9 ans que sa mère avait envoyé avec ses amis dans les magasins et les maisons le soir du 31 octobre. Et le séminariste conclut son témoignage en disant : « J’ai un beau souvenir de cette soirée en compagnie de mes amis et du panier rempli d’images. En y repensant maintenant que je suis plus âgé, je me rends compte à quel point la fête d’Halloween dissimule et fait oublier la véritable fête, celle de la Toussaint ».
Cette année, l’Association internationale des exorcistes a réalisé une importante initiative en produisant une vidéo qui, jusqu’à présent, a été traduite en italien, anglais, espagnol, portugais, allemand et coréen. La vidéo dure 4 minutes et demie et propose un décalogue médité et efficace qui dévoile la réalité occulte qui se cache derrière ce phénomène de masse. La vidéo est un outil éducatif et pastoral que notre association diffuse via son site web. Il suffit de taper « Associazione Internazionale Esorcisti Halloween » dans le moteur de recherche pour trouver cette vidéo que vous pouvez télécharger et partager avec vos contacts.
J’espère que ce que j’ai écrit ici vous aura aidé à mieux comprendre les origines du phénomène Halloween, avec ses aspects négatifs, et à saisir l’importance pour les catholiques de célébrer les saints, qui ont témoigné de Dieu, de la lumière et de la joie de l’existence, et qui, par leur intercession, peuvent nous obtenir de nombreuses grâces. A côté des saints, n’oublions pas de commémorer nos chers défunts, qui attendent nos prières et avec lesquels nous espérons un jour nous réunir, pour l’éternité.
P. Francesco Bamonte











