La Stratégie de Sécurité nationale de Trump souligne la libanisation de la France et de l’Europe

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Tout ce que le monde compte de globalistes et d’instituts mondialistes d’études des relations internationales se moque bruyamment du document sur la stratégie de sécurité nationale publié aux Etats-Unis le 5 décembre. On veut y voir une manifestation du trumpisme, et même de tout ce qu’il y a de pire dans le trumpisme, à commencer par le slogan « America First ». On veut y voir aussi un lâchage de l’Europe, et plus particulièrement de l’Union européenne, au sujet de laquelle, il est vrai, le document n’est pas tendre. Soudain, l’artisan du cessez-le-feu entre Israël et Gaza est de nouveau dans le collimateur des progressistes. Mais en posant un diagnostic qui, au fond, constate la libanisation de l’Europe, Trump ne fait qu’attirer le regard sur une réalité – réalité particulièrement visible en France et sur laquelle il faut s’arrêter.

Où en est la France aujourd’hui ? Dans un blocage institutionnel des plus néfastes, incapable d’adopter un budget et encore moins capable d’inverser la course à toujours plus de socialisme alors qu’elle a déjà les prélèvements obligatoires les plus élevés de l’OCDE. Avec les incertitudes sur le budget, les taxes et les impôts, ce sont à leur tour les investisseurs et les entrepreneurs qui souffrent. Leur seul intérêt est de rester prudemment dans le statu quo ou de dégager. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour les Français.

Notons qu’au Royaume-Uni, où pour le coup le travaillisme est ouvertement aux manettes, c’est une même situation qui a cours. L’Europe, avec ou sans l’UE, est soumise au même processus de déclassement dans une grande part de ses composantes.

 

La Stratégie de Sécurité nationale révèle l’anti-mondialisme de Trump

En France, la situation politique est éclatée. D’un côté, LFI, de l’autre, le RN qui, malgré ce qui peut les rapprocher à certains égards, sont aux antipodes en ce qui concerne l’immigration, la religion, certaines questions de société. Non seulement tout rapprochement politique serait inconcevable entre eux : la situation laisse le marais inconsistant qui les sépare accroché au pouvoir avec l’aide de l’ostracisme à l’égard du Rassemblement national et de toute vraie préférence nationale incapable d’appliquer autre chose que des mesures qui aggravent la déliquescence française. La stratégie de dédiabolisation du RN l’a rapproché de ce marais sur certains points parmi les plus abominables (on pense à l’avortement…), sans lui assurer jusqu’ici, un réel accès à un poste de pouvoir.

Cela fait des années que cela participe à la libanisation de la France. Jean-Marie Le Pen avertissait déjà contre ce fléau devant la politique d’immigration pratiquée à tour de rôle par la droite libérale et la gauche, mettant en garde contre une communautarisation qui, de fait, s’est installée. La France est désormais dotée d’une loi contre le séparatisme, cela en dit long.

Non seulement la France est éclatée, mais en outre, elle a perdu son rang dans le classement des grandes puissances. C’est en 2015 qu’au plan des puissances économiques, elle est passée de la cinquième à la sixième place, laissant le Royaume-Uni la dépasser. Il y a tout lieu de croire qu’il ne s’agit là que du début d’un processus ; elle est désormais à la 7e place selon le classement par PIB du Fonds monétaire international.

 

La France et l’Europe libanisées par des politiques néfastes

Mais ce n’est pas tout. Les constats du document stratégique signé par Donald Trump pointent les multiples problèmes dont souffre la quasi-totalité de l’Europe. Il ne suffit pas, dit-il, de penser à ces questions en termes de dépenses militaires insuffisantes ou de stagnation économique. « Les vrais problèmes de l’Europe sont bien plus profonds », affirme le rapport National Security Strategy of the United States of America 2025 (NSS). Le chapitre s’intitule « Promouvoir la grandeur européenne » : c’est donc davantage un appel qu’un abandon de l’Europe à son triste sort.

L’Europe continentale a vu sa part dans le PIB global dégringoler de 25 % en 1980 à 14 % aujourd’hui, « partiellement en raison de réglementations nationales et transnationales qui sapent la créativité et le zèle économique », Mais ce n’est pas encore là le plus grave. Elle est en risque d’« effacement civilisationnel ».

Ici, il faut citer la NSS verbatim :

« Parmi les problèmes plus importants auxquels l’Europe est confrontée, on peut citer les activités de l’Union européenne et d’autres organismes transnationaux qui sapent la liberté politique et la souveraineté, les politiques migratoires qui transforment le continent et créent des conflits, la censure de la liberté d’expression et la répression de l’opposition politique, l’effondrement des taux de natalité et la perte des identités nationales et de la confiance en soi.

« Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable dans 20 ans ou moins. Dans ces conditions, il est loin d’être évident que certains pays européens disposeront d’une économie et d’une armée suffisamment fortes pour rester des alliés fiables. Bon nombre de ces nations s’enferrent aujourd’hui dans la voie qu’elles ont empruntée. Nous voulons que l’Europe reste européenne, qu’elle retrouve sa confiance en elle en tant que civilisation et qu’elle abandonne son attachement désastreux à l’étouffement réglementaire. »

Mais en même temps, le document souligne combien l’Europe conserve son intérêt stratégique et culturel pour les Etats-Unis, à la fois par ses entreprises, ses capacités de recherche scientifique et ses institutions culturelles qui « mènent le monde ».

 

France : le pays légal tente de faire disparaître le pays réel en le déclassant

Il y a là comme une réitération de la vieille analyse sur le pays réel et le pays légal. « L’Amérique, vis-à-vis de l’Europe, veut demeurer la championne de la démocratie authentique et appelle à la célébration sans pudeur du caractère et de l’histoire individuelle des nations européennes. La montée des partis européens patriotiques donne de vraies raisons de grand optimisme », assure la NSS.

Mais elle met aussi en garde : « A long terme, il est plus que plausible que d’ici quelques décennies au plus tard, certains membres de l’OTAN deviennent majoritairement non européens. A ce titre, la question reste ouverte de savoir s’ils considéreront leur place dans le monde, ou leur alliance avec les Etats-Unis, de la même manière que ceux qui ont signé la charte de l’OTAN. »

Tout cela, hélas, n’est pas faux. Du fait de sa fausse « élite » politique un pays comme la France – mais on peut en dire autant de l’Allemagne, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de bien d’autres pays de l’Europe occidentale – cède devant deux nouvelles identités qui ne correspondent pas à son histoire. L’Identité chrétienne qui l’a façonnée, d’abord : son oubli la conduit à embrasser le wokisme que les Etats-Unis combattent aujourd’hui, et la culture de mort qui la détruit. Le changement de population, ensuite : avec l’arrivée massive de migrants, qu’ils soient clandestins ou légaux, ce sont des cultures différentes, voire opposées à son identité chrétienne, qui s’installent.

 

La France et l’Europe libanisées : de mauvais alliés

Les Etats-Unis ont-ils intérêt à être alliés avec de tels pays ? Certes non.

Nul doute que l’amitié avec Israël n’ait dicté une partie de cette analyse : les faits récents ont montré que l’Europe n’est pas précisément alignée avec les USA sur ce chapitre.

En soulignant les vraies causes du déclassement français et européen, les Etats-Unis montrent en tout cas leur volonté de sortir de la logique mondialiste qui vise précisément une nouvelle organisation socialiste du monde, où les pays riches cèdent devant les autres et paient le prix fort pour le crime impardonnable qu’ils sont réputés avoir commis en répandant leur civilisation et leur foi à travers le monde.

 

Jeanne Smits