L’homme qui a prononcé cette phrase n’est pas n’importe qui. Il s’appelle Karim Zéribi, fils d’un Algérien et d’une Française d’origine algérienne. Syndicaliste CGT, il est élu local à Marseille, il a été jusqu’en 2024 député européen, d’abord chevènementiste, puis socialiste, puis EELV. Par ailleurs condamné à trois ans de prison avec sursis, 80.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité pour abus de confiance et abus de biens sociaux. Mais c’est sa contribution à l’histoire du Grand remplacement qui est intéressante. Voilà peu de temps encore, le grand remplacement était, selon le dogme politique français, un mythe, un fantasme, une théorie complotiste d’extrême droite, que Marine Le Pen elle-même refusait. Puis Jean-Luc Mélenchon s’est plu à chanter d’abord la « créolisation », puis la « nouvelle France », et enfin, à déclarer, au mois de février : « Nous sommes voués à être une nation créole et tant mieux ! Que la jeune génération fasse le grand remplacement de l’ancienne génération. »
Aujourd’hui Zéribi confirme que le grand remplacement est une réalité, puis affirme qu’elle suit le cours normal de l’histoire. Cette réalité démographique inéluctable selon lui entraîne un grand remplacement politique et culturel : « Nous aurons des femmes et des hommes qui rejoindront les élites politiques et qui seront issus de ces immigrations dont on parle et qui sont diabolisées. Et une fois que nous aurons cette génération qui montera et qui pourra briguer le pouvoir suprême dans les pays européens, et en France en particulier, le discours changera ! » Il précise que cette masse politique peut barrer la route au RN et « décider de qui est président de la République ». On notera que ces propos ont été tenus sur la chaîne algérienne AL24News, et que Zéribi y affirme d’un air vainqueur que le « Français de souche, ça n’existe pas ». Et il appelle les diasporas africaines en France à s’unir dans une vision identitaire contre les Français de souche qui sont sa cible.











