La situation en Libye est telle que le Parlement de ce pays « libéré » de Kadhafi grâce à la guerre menée par l’« Occident » réclame une intervention étrangère pour protéger les populations civiles. 111 députés libyens sur les 124 présents pressent la communauté internationale de se mobiliser « immédiatement », sans préciser le type d’intervention attendue.
Les combats meurtriers se poursuivent depuis la mi-juillet entre milices rivales, prospérant à la faveur de rivalités ethniques multiséculaires, mettant en péril les populations de Tripoli et de Benghazi. Tripoli, la capitale, a même été désertée par le Parlement qui a préféré se réunir à Tobrouk.
Faute d’armée et de police régulières, les autorités mises en place depuis la chute de Kadhafi en 2011 sont incapables de contrôler la situation devenue totalement anarchique ; le chef de la police de Tripoli a même été assassiné mardi par des hommes armés et cagoulés qui ont enlevés ses gardes du corps.
Voilà le résultat de l’ingérence américaine qui a profité des mécontentements populaires en Afrique du Nord et dans les pays arabes pour soutenir ce « Printemps » dont on ne finit pas de payer le prix. Un tonneau de danaïdes gigantesque, qui s’étend de la Tunisie à l’Ukraine. Libyens, Egyptiens ou Irakiens, les locaux formés sur le modèle de l’Occident ne peuvent subsister sans l’aide de celui-ci face à des peuples et des habitudes mentales qui rejettent ce modèle.
Le « gendarme du monde » a semé le chaos. La colonisation protégeait au moins les populations civiles …