Il est le prochain otage occidental sur la liste des futurs décapités de l’Etat islamique : Peter Kassig, citoyen américain venu en Syrie pour « aider » les populations en détresse en organisant l’acheminement de soins et de médicaments, s’est pourtant converti à l’islam. Et en captivité qui plus est. Il a alors pris le nom d’Abdul-Rahman.
C’est le témoignage de l’otage français libéré en avril dernier, le journaliste Nicolas Hénin qui a confié cela au Daily Telegraph de Londres lors d’un entretien où il explique que, sans tout savoir de la conversion de son compagnon de cellule pendant quatre mois et demi, il sait que celle-ci s’est produite peu après sa capture par l’Etat islamique. « Sa famille est croyante (En quoi ? NDLR), il était intéressé par l’islam depuis longtemps », a-t-il expliqué.
Peter Kassig, un otage passé à l’islam sans pressions
Alors que les conditions de détention aux mains de l’Etat islamique étaient très dures – les ravisseurs « s’y sont très bien pris pour éviter que nous souffrions du syndrome de Stockholm », dit Nicolas Hénin – « quelques-uns » des otages « ont trouvé une consolation dans la pratique de l’islam », affirme-t-il. Il s’agit du groupe comprenant Alan Henning, David Haines, Steven Sotloff et James Foley, tous décapités depuis.
Kassig priait cinq fois par jour, ajoutant parfois les deux prières non obligatoires de la nuit, et jeûnait deux fois par semaine, raconte Nicolas Hénin, pour qui le jeune homme n’a en aucun cas été soumis à des pressions pour embrasser l’islam.
Pour l’Etat Islamique, converti ou on, un otage est un otage
Cela a-t-il changé l’attitude des ravisseurs de l’Etat islamique ? Ils étaient un peu « mal à l’aise » à cause des conversions qui rendaient plus difficile la justification de leur captivité, mais au bout du compte cela « n’a rien changé » à la manière dont les otages étaient traités, affirme Nicolas Hénin. « Les ravisseurs leur expliquaient que c’était à Allah de juger la sincérité de leur foi, mais qu’ils ne pouvaient pas prendre celle-ci en compte. »
La plupart des victimes de l’Etat islamique sont musulmanes, a rappelé le journaliste.
Peter Kassig, de son côté, a écrit à ses parents en confirmant sa conversion, expliquant qu’il « prie tous les jours » et qu’il « n’est pas en colère » au sujet de sa situation. « Je suis dans une situation compliquée ici sur le plan dogmatique », ajoute-t-il. On peut le croire.