Mais que cela changera-t-il, en définitive ? C’est la question posée par The New American, qui analyse la victoire des Républicains aux élections du 4 novembre. Le Grand Old Party gagne certes dans les urnes, et au moins sept sièges au Sénat, dessinant une claire majorité, mais déjà les manœuvres de couloir et les arrangements entre élus risque de priver le peuple américain de sa victoire. Déjà des Démocrates sortants, comme Harry Reid, jusqu’ici président de la majorité sénatoriale, évoquent une « collaboration » entre les deux grands partis, que les électeurs auraient « appelée de leurs vœux » : « Le message des électeurs est limpide : ils veulent que nous travaillions ensemble. » La vérité est évidemment contraire, et c’est là que réside la manœuvre en cours.
En effet les électeurs américains ont rejeté en grand nombre la politique d’Obama et ses choix socialistes, ils ont voté « très à droite ». Mais ce n’est pas le message que les politiques veulent mettre en avant, et ce n’est probablement pas une mise en œuvre de cette volonté qui aura lieu. En effet, à y regarder de près, les Républicains élus, observe The New American, sont pour la plupart de tendance libérale ou néoconservatrice. Les libertaires et les champions du Tea Party ont été largement écartés lors des primaires républicaines : « Sur le plan idéologique, cette élection aboutira essentiellement à une forme de statu quo », prédit l’éditorialiste.
Au Sénat américain, marchandage Républicains – Démocrates
Il cite Thom Tillis, nouveau sénateur de la Caroline du Nord : c’est un Républicain de gauche qui a remporté la victoire sur Greg Brannon lors des primaires, bien plus conservateur. Au Nord-Est, la tendance libérale est nette : le nouveau gouverneur du Massachusetts élu mardi est Charlie Baker, un Républicain qui milite pour l’avortement et contre le droit de porter des armes.
Le New American prévoit même, à la faveur de ces élections qui modifient le centre de gravité du Sénat, une moindre influence de ses éléments les plus attachés aux libertés. L’avance de voix dont dispose désormais le « speaker » républicain, John Boehner, grâce à l’arrivée de néoconservateurs et de gauchisants de la Côte Est, l’affranchit en définitive de sa dépendance à l’égard du « House Liberty Caucus » et du Tea Party.
De quoi s’entendre au cas par cas avec Obama, en somme.