Le Premier ministre hongrois a déclaré que le choix de son pays de se rapprocher de la Russie sur le plan de l’approvisionnement énergétique provoque des « pressions » américaines, les Etats-Unis redoutant que des liens plus étroits ne se forment entre les deux pays. « A tort », assure Viktor Orban, pour qui cette politique n’est pas « pro-russe » mais « pro-hongroise ».
« Les choix énergétiques de la Hongrie ne visent qu’à renforcer sa compétitivité économique, tout en réduisant sa dépendance », a-t-il assuré jeudi soir à l’issue d’une rencontre, à Munich, avec le chef du gouvernement régional de Bavière.
La Hongrie d’Orban politiquement incorrecte
Ces pressions américaines sur la Hongrie visent un Premier ministre conservateur qui est volontiers accusé de « dérive autoritaire » pour ses actions peu conformes à la pensée unique mondiale et mondialiste. En septembre, Barack Obama avait cité la Hongrie parmi les pays où la société civile est « menacée ». Et ces dernières semaines, six responsables hongrois, parmi lesquels la plus proche conseillère d’Orban, ont été accusés de corruption par la diplomatie américaine et déclarés indésirables aux Etats-Unis. Une mesure évidemment vexatoire contre celui qui est présenté comme « nationaliste » et anti-libéral – et qui obtient facilement les suffrages de ses compatriotes.
La Russie vraie cible des pressions américaines ?
On se souviendra également du tollé anti-Hongrois lors du changement de Constitution, qui affirme le respect de la vie et de la famille, et qui reconnaît les racines chrétiennes de l’Europe…
Selon Viktor Orban, ce que lui reprochent actuellement les Etats-Unis, c’est le soutien de la Hongrie au projet de gazoduc South Stream porté par le géant gazier russe Southprom : un moyen d’acheminer le gaz russe en Europe occidentale sans passer par l’Ukraine. Washington serait également irrité par le financement de l’agrandissement de l’unique centrale nucléaire de la Hongrie par un prêt de la Russie.