A Ferguson comme à New-York, le « canon à son » a été utilisé contre les manifestants qui protestaient après les morts de Michael Brown et Eric Gardner.
Cet outil ressemble à une banale parabole satellite montée sur un véhicule de police ou tenue à la main, mais il émet un son strident d’une violence insoutenable, capable de décourager tout rassemblement à proximité.
Testé en premier lieu par l’armée américaine en Irak et par les armateurs pour repousser les pirates armés, ce qui était un matériel de guerre est devenu un des outils de la police américaine.
Canons à son : une arme à « létalité réduite »
Originellement qualifié d’arme à « létalité réduite », ce dispositif à ondes acoustiques de longue portée (LRAD) vise à neutraliser les opposants sans grand risque d’entraîner des blessures ou la mort.
Impossible cependant de les écarter totalement.
Une conversation normale est évaluée à 60 décibels, ces appareils peuvent atteindre 152 décibels, dépassant largement le seuil de la douleur auditive.
L’exposition prolongée peut effectivement entraîner des dommages auditifs, mais aussi une sensation d’étouffement sans que d’autres effets potentiellement dangereux ne soient encore connus.
Anika Edrei, photojournaliste, couvrait les protestations à la suite de la mort d’Eric Gardner et confiait après avoir découvert ce « canon à son » : « La première semaine, j’avais des migraines et une grosse pression sur le visage ». « Depuis que j’ai entendu ce LRAD, j’ai très peur de retourner dans les manifestations (…) je m’inquiète des dommages que cela a causé ou pourrait causer à nouveau si j’y retournais » explique-t-elle.
Un autre photojournaliste également présent racontait : « J’avais l’impression que mon sang coulait de tous mes orifices, j’ai entendu ce bruit pendant une semaine ».
Incapaciter sans tuer : les nouvelles armes du totalitarisme non sanglant
Ces outils avaient été utilisés pour la première fois en 2009, lors des protestations en marge du G20, à Pittsburg et beaucoup de manifestants s’étaient alors plaints de maux de têtes et de nausées pendant plusieurs semaines…
Un outil que le gouvernement français aurait sans doute été ravi d’utiliser contre la Manif Pour Tous, déjà largement gazée sans raison… A New-York également, la police n’a jamais été mise en danger.
Un signe supplémentaire de l’instauration d’un totalitarisme non sanglant mais d’autant plus redoutable.