Travail dominical : pas d’unanimité chez les socialistes

Travail dominical pas unanimite chez socialistes
 
C’est un réel clivage au sein de la majorité. Le projet de loi Macron sur la croissance et l’activité, qui prévoit notamment une extension du travail dominical, a été adopté, lundi 19 janvier, par la commission spéciale mise en place à l’Assemblée nationale, après quatre-vingt-deux heures de débats. Le dispositif retenu, sur proposition du rapporteur général du texte, Richard Ferrand, supprime les cinq dimanches travaillés de plein droit proposés à l’origine et laisse le choix aux élus de fixer le nombre de dimanches « entre 0 et 12 », hors zones touristiques internationales. Mais cela ne fait toujours pas l’unanimité chez les socialistes pour qui « dimanche » n’égale pas forcément « boutiques ».
 

Unanimité absente chez les socialistes

 
Et il faut une majorité au gouvernement pour voter, cette « loi de progrès », comme l’appelle François Hollande, qui sera examinée en séance publique par les députés à partir du 26 janvier. Plusieurs députés socialistes ont déclaré qu’ils réclameraient des nouveaux aménagements lors des débats en séance. Karine Berger, député PS des Hautes-Alpes et spécialiste des questions économiques a proposé un sous-amendement, limitant le travail dominical à sept dimanches par an au lieu des douze prévus dans le projet de loi.
 
Emmanuel Macron, accroché à sa grande loi Rothschildienne, lui a gentiment répondu que son sous-amendement était « orthogonal » à la démarche de dialogue engagée par le gouvernement…
 
Le député de Gironde Philippe Plisson, sous les applaudissements de ses collègues, a déclaré « ne pas comprendre » que la gauche réforme le travail dominical et a jugé l’évolution du PS sur le sujet « pas acceptable ». Tandis que l’ex-ministre Benoît Hamon demandait, à juste titre, s’il existait « une évaluation » de l’impact en termes d’emplois d’une telle réforme… Martine Aubry, avait tout de go accusé le gouvernement, dans une tribune publiée dans Le Monde en décembre, de mener une politique libérale à l’extrême, tournée vers l’unique consommation.
 

Travail dominical : le septième jour n’est pas celui des hommes

 
Ce qui est vrai. Mais pas seulement. Oui, elle laisse encore une fois les salariés soumis à la bonne ou la mauvaise volonté de leurs patrons – le projet Macron ne fixe même pas de majoration de salaire, renvoyant à ce fameux « dialogue social » purement aléatoire. Tout est décidé aux échelons supérieurs, ainsi que le souhaite Bruxelles – qui a parlé d’acquis sociaux ? Oui, elle retire peu à peu à la société la possibilité de se soustraire à cette mentalité d’achat permanent, la soumettant aux grandes heures de la consommation. Mais surtout elle empêche le retour sur soi et sa famille, la réflexion personnelle, l’attention spirituelle, le respect d’un jour qui n’est pas le nôtre mais celui de Dieu.
 
Ce n’est sans doute pas l’idée maîtresse de l’opposition socialiste, mais cette dernière a le mérite d’exister et d’en défendre les prémices.