Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont décidé de prolonger lundi, jusqu’à fin janvier 2016, les lourdes sanctions économiques décrétées contre la Russie pour le « rôle déstabilisateur » qui lui est imputé dans le conflit ukrainien.
Ces sanctions, qui frappent lourdement l’économie russe, et notamment dans les secteurs de la banque, de la défense et du pétrole, arrivaient à expiration à la fin du mois de juillet. On ne sait trop cependant à quoi correspond la date du 31 janvier 2016 puisque, ainsi que l’a précisé le ministre britannique Philip Hammond, la volonté affichée par l’Union européenne est de les prolonger « jusqu’à ce que la Russie remplisse ses obligations découlant de l’accord de Minsk ».
Le bras de fer de l’Union européenne et de la Russie
Il n’est d’ailleurs pas sûr que cela change grand chose à la situation. D’abord, parce que Moscou continue de clamer qu’elle n’est pour rien dans le conflit ukrainien. Et ensuite, et en conséquence, parce que Vladimir Poutine a, jusqu’ici, toujours refusé de répondre aux Occidentaux et de céder à la menace. Bien au contraire, la mise en place de ces sanctions l’avait amené à répondre par l’application de la loi du talion, ce qui avait provoqué quelques grincements de dents côté européen.
Les autorités russes n’en ont pas moins exprimé leur étonnement et leur mécontentement, histoire de montrer que leur position politique ne s’en trouve pas affaiblie pour autant. « Nous sommes extrêmement déçus que l’opinion du lobby russophobe ait une fois de plus pris le dessus au sein de l’Union européenne », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui a jugé « absurde » de « faire porter sur la Russie la responsabilité de la mise en œuvre des accords de Minsk ». Pour Moscou, précise-t-il, « la résolution de la crise interne à l’Ukraine a toujours été et est encore aujourd’hui entre les mains des autorités de Kiev, qui doivent mettre en application leurs engagements ».
Poursuite des sanctions dans les deux sens
Les autorités russes ont d’ailleurs aussitôt riposté en annonçant la poursuite des contre-sanctions. L’embargo sur les produits agroalimentaires occidentaux, mis en place depuis le 7 août, sera donc également prolongé de six mois. Une mauvaise nouvelle pour nos producteurs de fruits, légumes, viande, poisson, lait, etc.
En pratique, les Russes, grands spécialistes des échecs, répondent en portant les mêmes coups. Reste à savoir qui résistera le plus longtemps. Si l’on s’en tient aux réactions actuelles, les Russes paraissent, dans l’adversité économique que constituent ces sanctions, plus solidaires de leur gouvernement que les Européens.