Plusieurs membres du gouvernement ont pressé lundi la gauche de croire encore à une possible victoire en 2017, à un an d’élections présidentielle et législatives qui s’annoncent difficiles. La rencontre « Hé oh la gauche ! » se voulait un meeting pro-Hollande sans Hollande, le président de la République rentrant lui de sa rencontre avec Barack Obama en Allemagne.
« Hé oh la gauche ! », ça vous a un petit côté jeu de cache-cache. Et de fait, entre ses déchirements et ses langueurs, on a quelque mal à la situer. Pire ! les socialistes eux-mêmes hésitent à la trouver, à l’heure où tous les sondages donnent François Hollande battu s’il venait à se présenter.
La gauche veut croire encore en 2017
« Je n’ai pas renoncé à la victoire en 2017 », a déclaré, sur un ton qui n’a pas eu l’air de provoquer un enthousiasme délirant, le ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui a appelé les socialistes à regarder le bilan du quinquennat « la tête haute ». Ah !
« Nous n’avons pas à nous cacher, nous n’avons pas à rougir », a-t-elle poursuivi, en assurant que la politique menée depuis 2012 commençait à porter des fruits. Sans doute Marisol Touraine a-t-elle les moyens de s’offrir de meilleures lunettes que celles que portent la plupart des Français. Mais, quand bien même ce serait vrai, on se permettra de lui faire respectueusement observer que porter des fruits en fin de mandat, c’est un peu tard. Peut-être faudrait-il envisager de revenir au septennat…
Stéphane Le Foll, qui était à l’origine de ce rassemblement, organisé dans une faculté de médecine parisienne, a assuré qu’« on n’est pas là pour se soigner, on est là pour se mobiliser, on est là aussi pour défendre ce que nous avons fait ». Apparemment, la précision avait besoin d’être faite…
La France connaît encore des difficultés et les Français peuvent douter, a cependant reconnu le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement, mais les avancées depuis quatre ans sont nombreuses, assure-t-il ensuite en nommant tout à trac l’école, le logement, les services publics ou l’environnement. La gauche doit le dire « avec fierté ».
Pire ! La gauche veut croire encore François Hollande
Qu’on affirme que les Français peuvent douter, mais que les résultats commencent à se manifester, admettons. Mais il semble que ce résultat soit un peu limite pour y associer quelque « fierté » que ce soit !
En réalité, tous ces ministres vivent sous le poids de l’inquiétude, et c’est Najat Vallaud-Belkacem qui a osé le dire. « N’attendons pas de revivre un 21 avril 2002 dans un an », a lancé le ministre de l’Education nationale.
Et alors ? La solution, ce serait François Hollande, c’est-à-dire le candidat le plus bas dans les sondages et dans l’esprit des Français que le Parti socialiste n’ait jamais eu à présenter ? On comprend mieux leur inquiétude…