Un nouveau robot « vivant » en forme de raie avec des cellules de rat

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Un petit robot « vivant » en forme de raie hérisson (leuroraja érinacea), comportant des cellules de rat, mesurant 16 millimètres de long et pesant 10 grammes, a été présenté la semaine dernière. Ce nouveau robot est fait de gel léger et sa forme de raie a été choisie pour sa facilité à se mouvoir dans l’eau. La « peau » du robot est faite d’une silicone semblable à celle utilisée pour couvrir les implants mammaires, et le squelette du robot est en or.
 
Le mouvement du « robot-raie » est obtenu grâce à la contraction de cellules cardiaques de rat qui, au nombre de 200.000, ont été cultivées le long du squelette afin d’être stimulées pour produire le mouvement désiré. La stimulation est obtenue au moyen d’une technique appelée « optogénétique », par laquelle les cellules sont traitées génétiquement pour contenir des versions de protéines spécifiques sensibles à la lumière. Une protéine d’algue a été sélectionnée à cet effet.
 

Les créateurs du robot-raie avaient déjà fabriqué un robot-méduse en 2012

 
Le squelette en or du robot est couvert d’une couche de silicone comportant des détails s’apparentant à une structure musculaire. Le robot-raie aux cellules de rat est facilement guidable car il se comporte comme s’il cherchait à suivre la lumière. Différentes versions de cellules ont été placées à différents endroits de la « raie », réagissant de manière spécifique à des longueurs d’ondes lumineuses variées, ce qui donne l’impression d’un comportement de raie vivante.
 
« On a l’impression de dessiner une œuvre imaginaire dans l’air et de voir le robot suivre le mouvement de la main… On pourrait prendre cela pour de l’art dynamique, mais il s’agit bien de science », affirme Kevin Parker, chercheur de l’université de Harvard, dont le groupe avait déjà présenté un « robot-méduse » en 2012.
 

Des cellules de rat implantées dans un robot sophistiqué, non un nouvel être vivant

 
Pour ses concepteurs, ce robot-raie permettra de mieux comprendre comment réagissent les cellules cardiaques et comment le cœur dans son ensemble « pompe » le sang à travers le corps.
 
Mais s’agit-il d’un robot « vivant »  voire, comme l’ont dit les chercheurs dans une interview, d’une « forme de vie biologique » ?…
 
A vrai dire, il s’agit de cellules de cœur de rongeur implantées dans un objet technologique sophistiqué. L’objet ne prend pas décision par lui-même et il n’est pas issu du processus de reproduction biologique d’un être vivant. Il est à nouveau le fruit d’un bricolage, certes étonnant, entre des matériaux industriels et des cellules de rat détournées de leur rôle initial. Il n’y a pas de quoi se prendre pour Dieu le Père…
 
Mais c’est en tout cas, dès lors que ces chercheurs prétendent avoir suscité une nouvelle forme de vie, une vraie tentative de Le singer dans sa toute-puissance créatrice !
 

Patrick Neuville