Le Partido Popular d’Espagne, réputé conservateur, prêt à accepter la GPA et la redéfinition de la famille

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De plus en plus, la défense de la vie et de la famille est repoussée vers les marges dans les pays d’Europe occidentale où les partis réputés de droite ou historiquement attachés à la promotion des valeurs sociales traditionnelles lâchent du lest : c’est le prix de l’acceptation par un monde politique sous la coupe de la culture de mort. Le Partido Popular vient ainsi de reconnaître, en Espagne, qu’il est prêt à ouvrir le débat pour « élargir » le concept de famille et faire des modifications législatives qui « tiennent compte des nouvelles réalités ». Parmi celles-ci, la gestation pour autrui ou GPA.
 
L’Espagne connaît l’une des législations familiales et « sociétales » les plus libérales d’Europe depuis le passage au pouvoir de José Luis Zapatero qui a facilité l’avortement et le divorce, en même temps qu’il a imposé le respect de l’idéologie du genre dans le cadre du droit civil, pour ne nommer que quelques-unes de ses réformes dans le sens de la culture de mort.
 
Les timides tentatives du Partido Popular en vue de modifier un peu la loi sur l’avortement ont capoté, on le sait, l’appareil du parti étant revenu sur ses promesses électorales. L’effet cliquet a joué à plein : les « avancées » socialistes ont été maintenues par les soi-disant conservateurs. Aujourd’hui, ceux-ci veulent aller encore plus loin.
 

En Espagne il n’y a pas de grand parti contre la GPA et la redéfinition de la famille

 
Le vice-secrétaire du parti au pouvoir, Javier Maroto, a rendu publics mercredi quelques-uns des projets du parti qui seront présentées lors de son prochain congrès. « Pas de nouveautés » en ce qui concerne l’avortement et la défense du droit à la vie, a-t-il indiqué, ce qui est une manière discrète de signifier l’abandon du sujet. On se contentera de l’abominable statu quo.
 
En revanche, le PP entend débattre de la garde partagée en cas de divorce et légiférer sur la question. « Nous n’écarterons aucun débat », a-t-il assuré à propos de la gestation pour autrui, indiquant qu’il pourrait y avoir des amendements législatifs en la matière.
 
Le Partido Popular est ouvert à l’accueil de nouveaux thèmes qui « sont dans la rue », et se dit prêt à rechercher un compromis afin d’aboutir à un « consensus large » dans lequel « toutes les personnes qui votent pour le PP et celles qui ne votent pas pour le PP puissent se sentir représentées ». Autrement dit, le parti ne veut pas se sentir limité par des prises de position de principe mais au contraire se soumettre à ce qu’il est convenu d’adapter l’opinion publique sur les sujets de société. Et qui, trop souvent, n’est que l’opinion de la maçonnerie relayée par les lobbies les plus actifs et reprise par des médias tout acquis à la modernité.
 

Le Partido Popular laisse la parole à un gay « marié » sur les questions de société

 
Javier Maroto est connu en Espagne pour sa position favorable à la gestation pour autrui. C’est lui qui, en février dernier, avait critiqué le parti centriste Ciudadanos pour ne pas avoir inclus la légalisation de la GPA dans sa plate-forme d’accord avec le parti socialiste espagnol. Avec plusieurs autres membres de son parti, Maroto veut une « régulation » de la pratique – et cela n’a pas empêché le PP de le laisser s’exprimer sur les questions de société.
 
Il est même si bien accepté, avec ses idées, que le leader du parti, Mariano Rajoy, avait assisté à son « mariage » (gay) à Vitoria.
 
A l’heure actuelle, la gestation pour autrui reste interdite par le code civil espagnol, tout enfant étant réputé avoir un lien de filiation avec la femme qui le met au monde. Mais comme en France, des dérogations ont été mises en place. Ainsi, les inscriptions à l’état civil, un temps interdites dans tous les cas, sont permises depuis juillet pour les enfants nés à l’étranger dès lors que les personnes désirant les inscrire peuvent présenter une décision judiciaire du pays d’origine garantissant la légalité de la procédure sur place. C’est le cas pour l’Inde, la Russie, Ukraine et certains Etats du Mexique et des Etats-Unis.
 

Le PP « conservateur » prêt à accepter la GPA

 
Les nouvelles prises de position du PP en faveur des « droits LGBT » s’imposent déjà par la force dans le gouvernement de Madrid. Luis Peral, défenseur historique des droits de la vie et de la famille au sein du Partido Popular, vient justement de le quitter au bout de 40 ans de bons et loyaux services, pour des raisons familiales dit-il. Mais il s’est vu infliger en début d’année une amende de 600 euros pour avoir empêché l’adoption d’une loi légalisant la gestation pour autrui dans la communauté de Madrid ; il avait voté contre la mesure. En juillet, son abstention à propos de la loi sur les droits LGBT lui a valu une nouvelle amende de la part du parti, de 300 euros cette fois parce que la loi avait tout de même été adoptée.
 

Anne Dolhein