Tandis que les préparatifs sont en cours en vue des élections du 30 juillet au cours desquelles les Vénézuéliens seront appelés à élire 537 des 545 membres de l’Assemblée nationale constituante (ANC) voulue par le président Nicolás Maduro, la Conférence épiscopale vénézuélienne (CEV) dénonce la dictature qui s’installe à Caracas et en particulier l’attaque du 5 juillet contre l’Assemblée nationale. Vendredi, les évêques du pays ont ouvert leur 108e assemblée plénière qui doit durer jusqu’à demain et au cours de laquelle ils analyseront « la situation que traverse le pays et les défis que cela impose à l’Eglise ». C’est pendant cette journée d’ouverture que Mgr Diego Padrón, le président de la CEV, a affirmé que les troubles traversés par le Venezuela depuis maintenant plus de trois mois sont une lutte entre « un gouvernement converti en dictature » et un peuple qui réclame la liberté, la sécurité, du travail, de quoi manger et des élections libres. L’évêque a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un conflit idéologique entre la droite et la gauche, même s’il a mis en garde contre la constituante qui permettra d’officialiser la nature marxiste et militariste du régime de l’héritier d’Hugo Chávez.
L’assemblée constituante voulue par Maduro va transformer le Venezuela en dictature marxiste
Mgr Padrón a encore mis en avant le travail de Caritas Venezuela et de son programme de distribution de nourriture qui met « en pratique le commandement du Christ à ses disciples : “donnez-leur vous-mêmes à manger” ». Avec cette œuvre, a rappelé le président de la CEV, Caritas a assouvi la faim du corps mais aussi celle de l’âme pour une vie en communion. De son côté, Mgr José Luis Azuaje Ayala, premier vice-président de la CEV, a rappelé la mission confiée par le Seigneur qui reste valable en ces temps de crise : témoigner et répandre l’Evangile et ses valeurs dans le peuple.
La conférence épiscopale du Venezuela ne mâche pas ses mots
En ce début de semaine, les évêques réunis en conférence ont également adressé une lettre au président Maduro pour lui demander d’annuler la convocation des élections à l’assemblée constituante. Dans cette lettre, la CEV exprime son désir que le président travaille avec l’Assemblée nationale (largement dominée par l’opposition et marginalisée depuis les élections de décembre 2015) et aussi avec le Parquet général. Un appel qui survient après la destitution du Procureur général Luisa Ortega, devenu très critique au printemps face à l’évolution autoritaire du régime socialiste « bolivarien » du président Maduro et de ses partisans.