Quoi qu’en disent le lobby LGBT et les grands médias qui le soutiennent, il n’y a pas lieu de minimiser la victoire obtenue hier par un pâtissier du Colorado devant la Cour suprême des Etats-Unis. Par 7 voix contre 2, les juges de la plus haute cour américaine ont donné raison à Jack Phillips, un chrétien qui refuse de faire des gâteaux de mariage pour les paires de même sexe, injustement sanctionné par la Commission des droits civils du Colorado pour discrimination. C’est une victoire majeure, acquise au nom du droit de la religion chrétienne de bénéficier d’un traitement « neutre ». Car dans le cas contraire, il faut bien comprendre que les gays bénéficieraient d’un privilège indu.
Notons d’emblée que l’administration Trump a fait produire devant la Cour suprême un amicus brief, par laquelle une tierce partie peut éclairer les juges, favorable au pâtissier chrétien.
Ce sont les droits constitutionnels à l’exercice de la religion qui ont été ici mis en avant par sept juges sur neuf dans une décision qui devrait faire jurisprudence et dont les répercussions sont par conséquent importantes pour toute une armée de petits entrepreneurs américains – fleuristes, photographes, loueurs de salles… – qui revendiquent leur droit de ne pas participer (en fait, de ne pas se rendre complices) au « mariage » d’une paire de même sexe.
La Cour suprême des Etats-Unis affirme la liberté religieuse d’un pâtissier chrétien
Ces professionnels qui ont aussi des convictions religieuses sont actuellement en butte à des procédures et du harcèlement de la part de paires de même sexe, largement soutenus par les médias et les associations d’activistes de la cause LGBT, quand ils ne subissent pas des opérations de « testing ».
Dans l’affaire Jack Phillips, propriétaire de Masterpiece Cakeshop, ce sont deux hommes qui étaient venus lui commander un gâteau pour leur « mariage » en 2012. Le pâtissier avait poliment refusé, invoquant sa foi, allant jusqu’à indiquer aux chalands l’adresse d’un confrère à proximité qui les servirait volontiers.
Tout aurait pu en rester là mais Charlie Graig et David Mullins, outrés, saisirent la Division des droits civils du Colorado qui leur donna raison en condamnant Jack Phillips et ses employés à des séances de « rééducation » – procédé idéologique aux relents de soviétisme puisque, tout marxiste-léniniste le sait bien, le lavage de cerveau est un formidable instrument de domination et de pouvoir.
Les appels se sont succédé, Phillips finissant par perdre devant la cour d’appel du Colorado mais obtenant de la Cour suprême fédérale une décision de recevabilité pour son affaire. Il a eu contre lui tout au long de la procédure une panoplie de grosses sociétés de l’industrie alimentaire chauffées à blanc par la très homosexualiste Human Rights Campaign.
Refuser de faire un gâteau pour un « mariage » gay : une liberté constitutionnelle
Le pâtissier a également tenu à souligner dans une tribune publiée par Usa Today en décembre dernier qu’il ne refuse de servir personne, n’ayant aucune raison de ne pas vendre ses création à quiconque « quelle que soit son identité sexuelle ». Mais il n’en va pas de même, a-t-il dit, pour les gâteaux de mariage, dont la conception même exprime un « message disant à tous que l’événement qu’il marque est un mariage et un moment de célébration ».
« Un gâteau pour marquer un tel événement transmettrait un message contraire à mes convictions religieuses les plus profondes : en tant qu’artiste, c’est tout simplement quelque chose que je ne peux pas faire, alors j’ai poliment refusé », expliquait-il : « Mais ce n’était pas seulement une décision commerciale. C’était avant tout le reflet de mon engagement vis-à-vis de ma foi. »
Les juges de la Cour suprême l’ont bien compris. Même le juge Anthony Kennedy, qui sans se placer nettement à gauche ou à droite au sein de la Cour a un palmarès de votes plutôt libéraux, a décidé en faveur du droit de Phillips et de son entreprise au libre exercice de sa religion que protège la Constitution des Etats-Unis. Mieux : c’est ce juge réputé favorable à la cause LGBT qui est le principal signataire de la décision, qui bénéficie par ailleurs des « opinions concourantes » de six autres juges – Roberts, Breyer, Alito, Kagan, Gorsuch et Thomas – jointes à l’arrêt.
La Cour note en particulier que « l’application de libertés constitutionnelles dans de nouveaux contextes peut approfondir notre compréhension de leur signification », reconnaissant qu’un « magnifique gâteau de mariage » peut constituer « un exercice de la liberté d’expression ».