Evêque de Carúpano au Venezuela, Mgr Jaime Villaroel s’est exprimé au nom de tous les évêques du pays, mercredi dernier, lors d’une conférence de presse à la fin d’un tour du Mexique organisé par l’Aide à l’Eglise en détresse, condamnant sans équivoque les véritables exterminations auxquelles se livre selon lui le régime marxiste de Nicolas Maduro. Le Venezuela est devenu un « camp de concentration », a-t-il déclaré, et c’est tout le peuple du pays qui est victime.
Le prélat a pris la parole à Mexico après avoir visité Guadalajara, Puebla, Apatzingán et Queretaro où il a sollicité l’aide des catholiques et de la communauté internationale : le peuple du Venezuela, a-t-il martelé, « ne peut pas se sortir seul de cette situation ».
« Le Venezuela est un camp de concentration où l’on extermine les Vénézuéliens eux-mêmes, en comprenant bien ce qu’est un camp de concentration dans l’Allemagne nazie : là où en emmenait les Juifs pour les faire mourir dans les chambres à gaz. Le régime au pouvoir présidé aujourd’hui par Nicolas Maduro au Venezuela commet une extermination, en faisant mourir notre peuple de faim, et par manque de médicaments », a déclaré Mgr Villaroel qui dénonce « une tragédie aux dimensions inimaginables ».
Mgr Villaroel assume la comparaison avec les camps d’extermination nazis
« Au Venezuela on torture », a ajouté l’évêque. Pour lui, le problème a commencé dès 1999, avec l’arrivée au pouvoir du marxiste Hugo Chávez, obtenue par à un vote « sans bon sens et sans la raison » qui a rendu possible la « tragédie » actuelle. Des milliers de Vénézuéliens meurent, « les droits de l’homme sont violés en permanence » et « 80 % des industries sont aujourd’hui détruites », a-t-il indiqué.
En un seul mois, l’inflation a atteint les 270 % et il y a de nombreuses pénuries, a-t-il expliqué, aggravées par la misère : le salaire mensuel minimum est de 4 à 6 dollars, 6 dollars pour nourrir une famille pendant un mois – en achetant une boîte d’œufs, un kilo de riz, un paquet de farine et un peu de viande. C’est tout…
Selon le prélat, 20.000 nouveau-nés sont morts en 2017 du fait de l’absence de soins pour les mères qui accouchent : nombreuses sont celles qui mettent leur enfant au monde dans un couloir d’hôpital où de toute façon, tout manque, même « le coton, les gazes, l’alcool ». Il avance le chiffre de 60 % de morts maternelles en couches. Ce ne sont pas les médias « totalement » contrôlés par le gouvernement qui permettent de le vérifier, puisqu’ils se livrent selon Mgr Villaroel à une propagande effrénée qui donne du Venezuela l’image d’un « pays où tout est prospère, où rien ne manque, où tous les Vénézuéliens vivent bien ».
Le Venezuela, gigantesque camp de concentration à cause de Chavez et Maduro, selon l’évêque de Carúpano
Parmi les attaques visant plus précisément l’Eglise catholique, celle qui prétend mettre en place une « Eglise catholique réformée et nationaliste » est la plus structurée, s’appuyant sur des ministres d’autres dénominations chrétiennes et sur des prêtres catholiques ayant abandonné leur ministère.
Les tentatives du Saint-Siège de mettre en place une médiation il y a deux ans ont abouti à un accord qui est resté lettre morte par la faute du gouvernement socialiste, a conclu Mgr Villaroel. Les promesses de mettre en place un couloir humanitaire pour acheminer nourriture et médicaments et de libérer les prisonniers politiques (ils sont plus de 2.000 emprisonnés pour simple dissidence), tout comme celle d’organiser des élections libres, n’ont pas été suivies du moindre effet. « Le gouvernement de Nicolas Maduro s’est moqué du Saint-Siège, il a piétiné toute l’aide que celui-ci avait apporté, il s’est moqué du Saint-Père », constate-t-il, apportant l’exemple de persécutions précises visant des prêtres catholiques.
Il a tenu à préciser que face à cette situation tragique, les responsables de l’Eglise et notamment l’ensemble des évêques du Venezuela restent « toujours unis, parlant d’une seul voix et selon un seul critère ».
Le régime socialo-marxiste de Maduro, quant à lui, ne fait que reproduire le schéma communiste : s’imposer en faisait régner la faim, la misère et la mort.