C’est quasiment en même temps que la Cour suprême de l’Inde et la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ont donné raison à des requérants demandant que soit reconnu l’atteinte à leurs droits humains par le défaut de protection face au changement climatique. En cette remarquable conjonction avec l’arrêt KlimaSeniorinnen Schweiz, la plus haute Cour indienne a étendu l’empire des droits fondamentaux afin d’y faire figurer « le droit d’être à l’abri des effets néfastes du changement climatique », au nom du droit à l’égalité et au droit à la vie des articles 14 et 18 de la charte des droits indienne. La décision oblige l’Etat à prendre des « mesures efficaces pour atténuer le changement climatique ». Les juges indiens ont affirmé que chaque citoyen a droit à la « justice climatique » à travers leur droit à une « vie digne » qui jusqu’ici comprenait le toit, le gagne-pain, l’éducation, la santé et la bonne qualité de l’air. Ils ont regretté qu’il n’existe pas une seule loi en Inde qui ne soit en lien avec le changement climatique (contrairement à toutes celles qui entravent la vie quotidienne en France dans le domaine des transports et du logement en particulier !). Chose intéressante, les juges ont été appelés à se prononcer dans le cadre d’une procédure relative à la conservation d’une espèce en danger, la grande outarde indienne.