L’affaire Kim Davis, un révélateur de la tyrannie qui accompagne la légalisation du « mariage » des homosexuels

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La décision d’emprisonner Kim Davis, l’officier d’état civil américain du Kentucky qui refuse de délivrer des certificats d’autorisation de mariage aux paires homosexuelles, tant qu’elle n’aura pas changé d’avis, montre à quel point la mobilisation en faveur du pseudo-mariage des homosexuels s’oppose aux droits des chrétiens et plus largement de tous ceux qui défendent la définition réelle du mariage. Comme aux pires époques de la tyrannie soviétique, il est aujourd’hui concevable d’être mis en prison non seulement pour avoir refusé d’aller contre sa conscience, mais de se voir invité à une forme d’autocritique. Demain, l’asile psychiatrique ?
 
Lundi, jour de la fête du travail aux Etats-Unis, cette femme de 49 ans n’était pas seulement en prison, mais à l’isolement dans un centre de détention, forte d’une détermination née du fait que pour elle, c’est une « question de ciel ou d’enfer » : il y va de son salut, en somme. Kim Davis a déclaré vendredi à ses avocats que jamais elle « ne violerait sa conscience ni ne trahirait son Dieu ».
 

Kim Davis ne veut pas participer au mariage des homosexuels, pas même par le biais de sa signature

 
Ce qui l’a poussée à refuser même de laisser un autre employé de son bureau d’état civil signer les certificats de mariage, c’est que son propre nom et sa propre signature figurent sur l’ensemble des documents émis sous son autorité de greffière du comté. Kim Davis n’est prête à transiger qu’en ce sens : que par la loi, le Kentucky mette fin à cette particularité. Sans surprise, le gouverneur démocrate de l’Etat a refusé de convoquer une session extraordinaire à cette fin : la prochaine session ordinaire n’étant prévue qu’au début de 2016, Kim Davis pourrait bien rester en détention au moins jusqu’à cette date.
 
Le Rowan County Detention Center ne lui est d’ailleurs pas inconnu. Le mari de Kim Davis, qui la soutient entièrement, a signalé à la presse que celle-ci a depuis plusieurs années proposé des cours hebdomadaire de découverte de la Bible aux détenus. Elle entend « assumer les conséquences de sa décision », a précisé de son côté l’un de ses avocats dépêchés par l’association chrétienne de Floride, Liberty Counsel.
 
Au bureau d’état civil dont Kim Davis est la responsable, l’émission de certificats a repris dans une grande confusion : des manifestations pour et contre son droit à l’objection de conscience ont eu lieu, et des certificats ont été émis en faveur de plusieurs paires de même sexe malgré le refus explicite de la greffière du comté. Elle soutient que ces certificats sont nuls de ce fait ; le juge Bunning qui l’a condamnée s’est dit « incertain » de leur validité mais a ordonné qu’ils soient tout de même délivrés. Le respect des formes et des lois ne fonctionne que dans un sens…
 

Appel de Kim Davis contre son incarcération après son refus de délivrer des certificats pour des « mariages » gay

 
Kim Davis a bien sûr fait appel de la décision du juge Bunning de la faire emprisonner tant qu’elle ne se pliera pas personnellement à son injonction, selon une procédure d’urgence mise en œuvre lundi par ses avocats ; et qui pour l’heure n’a pas abouti.
 
La question légale posée par l’affaire Kim Davis est double. Elle concerne d’abord son droit de refuser personnellement de fournir des certificats de mariage à des paires de même sexe dans le contexte de la décision de la Cour suprême Obergefell v. Hodges qui ne prévoit rien en matière d’objection de conscience, et qui n’est en aucun cas une loi adoptée par la majorité d’une instance législative. Pour éviter toute accusation de « discrimination », Davis avait refusé de fournir quelque certificat de mariage que ce soit – conséquence logique de la dénaturation du mariage décidée par juges de la Cour suprême.
 
Si ce droit à l’objection personnelle lui est refusé, cela signifie que nul ne peut plus prétendre exercer le métier de greffier de comté aux Etats-Unis s’il ne consent à participer au « mariage » gay.
 
Le deuxième aspect de la question est de savoir si Kim Davis, en tant que personne privée croyante qui refuse d’aller contre sa foi, a le droit d’empêcher ses employés de faire le choix de délivrer des certificats de mariage à des paires de même sexe. Carolyn Moynihan, sur MercatorNet, rappelait il y a quelques jours que même saint Thomas More n’était pas allé jusque-là, décidant pour lui-même de refuser de prêter serment et de reconnaître le remariage du roi Henri VIII, mais prenant soin de dire que chacun devait se décider en conscience, sans imposer son point de vue à ceux qui croyaient devoir signer. Il l’avait néanmoins payé de sa vie…
 

La tyrannie d’un système qui impose la légalisation du « mariage » homosexuel pour contrer l’opposition des croyants

 
La particularité juridique ici est bien que Kim Davis est engagée par sa signature qui figure sur chaque certificat de « mariage » délivré par son bureau. De même qu’un maire français qui délègue son pouvoir à une telle fin s’engage personnellement…
 
Mais au-delà de cette particularité juridique, il y a le fond. Il n’est pas seulement question d’une concession individuelle, mais de la participation à une entreprise qui bouleverse l’ordre social et conteste le sens même du mariage. Peut-on aller jusqu’à dire que c’est la soumission à une nouvelle forme d’idolâtrie, celle d’une idéologie imposée par la contrainte, extrême en ce qu’elle ne se contente pas de contredire la loi naturelle mais prétend qu’elle n’existe même pas ?
 
Il ne s’agit pas seulement d’accepter ou non de signer un bout de papier… Ni de participer ou non à un caprice du pouvoir, sans que cela n’ait de conséquence sur la vie de la société en général. LifeSiteNews cite un article de la revue de gauche The Nation qui montre à quel point une telle conception serait naïve.
 
C’était à la veille de la décision de la Cour suprême : l’article montrait clairement que le but de la légalisation du « mariage » gay était bien d’écraser toute velléité d’opposition, particulièrement de la part des chrétiens – et plus encore, de « désétablir » le mariage, c’est-à-dire de casser l’institution, afin de faire disparaître toutes les normes qui la régissent. Le mariage incestueux, le mariage à trois, le mariage avec un mineur pourraient suivre dès lors que seule « norme » du mariage serait la volonté des parties.
 
L’article de The Nation réclamait également la mise en place de lois contre la discrimination à l’égard des LGBT dans l’ensemble des Etats-Unis – à la manière de celles qui obligent déjà dans certains Etats les pâtissiers à fournir des gâteaux de mariage pour les célébrations « gay ». L’étape suivante – et déjà mise en œuvre dans des pays régis par de telles lois – est l’endoctrinement LGBT dans les écoles.
 
Il faut aussi abroger et empêcher les lois qui protègent la « liberté religieuse ». L’affaire Kim Davis en est une illustration grandeur nature.
 
Pour ce qui est de la diabolisation de ceux qui résistent, elle est aussi ouvertement prônée par The Nation qui réclame un « financement massif » en vue de « démasquer et de faire plier la droite » aux Etats-Unis.
 
Et parce que tout est lié, les mêmes qui font la promotion du « mariage » gay et des droits LGBT veulent une politique générale clairement orientée… à gauche, que ce soit en matière de politique économique ou de promotion du « droit à l’avortement ».
 
Ce que vit Kim Davis actuellement est ce qui nous attend si l’opposition à l’activisme LGBT n’est pas claire et nette. Cela suppose – entre autres – de soutenir activement ceux qui sont en première ligne.
 

Anne Dolhein