Depuis plusieurs semaines, l’Afrique du Sud est paralysée par des coupures d’électricité. Elles sont désormais mises en place entre 16 heures et 22 heures chaque jour, même en plein cœur de l’hiver, pour éviter une coupure totale du système de distribution d’électricité du pays. Le ministre des infrastructures Lynne Browne a annoncé que la société publique Eskom allait être obligée de procéder ainsi pour éviter à l’Afrique du Sud d’être constamment plongée dans le noir, et ce pendant l’hiver.
Le problème s’expliquerait en partie parce qu’Eskom achète à des prix élevés à des intermédiaires le carburant nécessaire aux générateurs, au lieu de l’acheter directement.
« Je ne comprends pas pourquoi Eskom ne peut pas se procurer sa propre essence », a déclaré le ministre Brown, ajoutant que la question avait était posée lors de l’enquête mené sur le groupe, dont les conclusions devraient être rendues dans les trois prochaines mois.
Eskom impose des coupures d’électricité, le gouvernement parle encore de changement climatique
Mais l’utopie écologique a la vie dure. En pleine catastrophe énergétique et alors que les prix du pétrole sont au plus bas, les élucubrations sur les énergies renouvelables et le changement climatique retiennent ridiculement l’attention. Deux mesures sont citées par le ministre dans son communiqué : un système de pompe et des installations solaires.
Le système de stockage pompé pourrait aider à stabiliser la situation, à condition qu’il ait une capacité suffisante pour combler le déficit nocturne, mais que pourra bien produire des installations solaires au plein cœur de l’hiver austral ?
La corruption est également pointée du doigt, notamment par Corruption Watch, qui affirme que la population sud-africaine la ressent de plus en plus.
En 2008, le gouvernement a dissous la police anti-corruption, dont les poursuites terrifiaient les élites corrompues… Une enquête sur ces élites, qui visait indirectement le président Zuma et qu’il avait qualifiée de « politique », a également été interrompue.
La corruption des élites d’Afrique du Sud à l’origine des coupures d’électricité et la pénurie ?
Mais la corruption peut avoir des effets inattendus : personne, en 2008, n’aurait pu imaginer ces coupures d’électricité dramatiques.
La leçon est claire : les Africains du Sud ne peuvent compter sur leur gouvernement pour les choses essentielles telles l’électricité nécessaire à se chauffer sans prendre de gros risques. Quand il n’assure plus sa fonction, pour cause d’incompétence, de mauvaise gestion ou de corruption, il leur faut se satisfaire de simples excuses.
Après la chasse aux étrangers récemment lancée en Afrique du Sud, ses habitants goûtent à nouveaux aux bienfaits de l’utopie arc-en-ciel…