Exposition/PEINTURE Albert Besnard, Modernités Belle Epoque ♥♥♥


 
Albert Besnard, Modernités Belle Epoque est une belle et intéressante exposition itinérante, proposée d’abord au Palais Lumière d’Evian, puis, actuellement, au Petit Palais à Paris. Albert Besnard (1849-1934) a été un des peintres les plus célèbres des années 1890-1920, mais est aujourd’hui injustement oublié.
 
L’exposition permet de redécouvrir un artiste fondamental, représentatif de son époque. Besnard s’inscrit dans la voie médiane de la peinture, exactement entre l’académisme, à la manière de Bougereau, et l’impressionnisme, à la manière de Monnet, puis ses évolutions ultérieures. Formé de manière académique dans les années 1860, il a peint d’abord dans ce style officiel attendu de sa clientèle dans les années 1870, et avec un réel talent : le Portrait de Jeanne Gorges séduit pleinement. Puis, Besnard a introduit progressivement des tons et des manières inspirées de l’impressionnisme : tout en recourant aux couleurs primaires, simples, vives, massives, il a refusé de négliger le dessin, ce qui confère aux toiles de sa maturité un équilibre assez unique : en témoigne par exemple l’Ile heureuse, variation sur le thème du Voyage à Cythère de Watteau. Une fois son style fixé, il a su s’y retenir, voire retourne à davantage de classicisme dans ses grandes compositions officielles, qui n’en sont selon nous que plus belles.
 

Albert Besnard, Modernités Belle Epoque, pour réparer l’injustice historique majeure faite à l’un des plus grands artistes français.

 
Besnard a été très conscient de posséder un talent fondamental de peintre-décorateur, en particulier pour les grandes compositions. Il a ainsi, à partir des années 1880, reçu de nombreuses commandes officielles, participé aux fresques de la Mairie de Paris – reconstruite après l’incendie de la Commune en 1871- et de nombreuses mairies d’arrondissement de Paris : il a peint des thèmes allégoriques, moraux, en particulier pour les salles des mariages. L’exposition propose les cartons préparatoires. Ces œuvres offrent aussi un grand intérêt en illustrant l’idéologie du temps, comptant promouvoir des familles républicaines nombreuses et laborieuses. Ce patrimoine artistique parisien méconnu existe encore pour l’essentiel ; il est à visiter lors d’occasions comme les Journées du Patrimoine. Besnard a aussi peint les fresques mentales du Petit Palais, à admirer sur place après la visite de l’exposition : la Plastique en particulier est un chef d’œuvre.
 
Nous avons apprécié particulièrement certains de ses portraits, comme ses grandes fresques officielles. Ses eaux-fortes ou compositions orientalistes nous ont paru moins intéressantes. Il y a un siècle, le gouvernement de la France, déjà discutable sur beaucoup de sujet, savait néanmoins encore discerner les talents réels : Besnard a eu une fin de carrière officielle de premier plan, avec la direction de la Villa Médicis (1913-1921) et de l’Ecole des Beaux-Arts (1922-1932). Cette exposition Albert Besnard, Modernités Belle Epoque devrait contribuer à réparer l’injustice historique majeure que constitue l’oubli d’un des plus grands artistes français.
 

Hector JOVIEN

 
Albert Besnard Modernité Belle Epoque peinture Exposition
 
Le Petit Palais consacre une exposition à Albert Besnard à Paris, du 25 octobre 2016 au 15 janvier 2017.
 
Avenue Winston Churchill 75008 Paris
 
Tel : 01 53 43 40 00
 
Plein tarif : 10 euros
Tarif réduit : 7 euros
Gratuit : – 18 ans
 
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
 
Le vendredi jusqu’à 21h