L’Amérique devient socialiste : augmentation du salaire horaire minimum à 15 dollars en Californie

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Le gouverneur de la Californie, Jerry Brown, signant cette augmentation le 4 avril 2016.

 
Lentement, mais sûrement, l’Amérique socialiste fait son chemin. Après l’Obamacare qui singe notre Sécu, le gouverneur de la Californie, Jerry Brown, vient de signer l’augmentation progressive du salaire horaire minimum à 15 dollars d’ici 2021. D’autres Etats suivent ou vont suivre.
 
C’est fait. Dès le premier janvier prochain, le salaire horaire minimum passera obligatoirement de 10 à 10 dollars cinquante, pour augmenter progressivement pendant six ans. Ainsi en a décidé l’Etat de Californie, imité déjà par celui de New York. Plus de quarante pour cent des travailleurs de Californie seront directement touchés par cette décision, selon Peter Dreier, professeur de politique au California’s Occidental College, qui s’y montre très favorable. Six millions de personnes sont au smic local, et le salaire annuel de celui qui travaille à plein temps passera à terme de 20.000 à 30.000 dollars.
 

Une augmentation jugée antiéconomique en Californie

 
Idyllique, cette augmentation ? Pas pour tout le monde. En particulier, Jerry Brown n’y était pasfavorable. C’est ce qu’on appelle un « fiscal moderate » en Amérique. Avant de signer la loi, il a remarqué que « si on augmente trop le salaire horaire minimum, on crée du chômage ». C’est qu’en Amérique l’idée socialiste est, sinon toute neuve, du moins exotique, elle est ressentie comme importée d’Europe et synonyme de pauvreté. Les journalistes économiques prévoient par exemple la réaction des patrons quand ils mesureront qu’ils n’en ont pas pour leur argent : ce sera la fermeture de postes. Et puis l’augmentation coûtera quand même au contribuable la modique somme de 4 milliards de dollars par an, selon l’estimation du ministère des finances de l’Etat de Californie.
 
L’opinion quasi unanime des entrepreneurs est que le salaire horaire minimum, c’est bien intentionné mais « ça ne marche pas ». Une recherche publiée en 2010 par les économistes Joseph Savia et Richard Burkhauser conclut par exemple que l’augmentation du salaire horaire minimum ne profite qu’à 11 % des salariés, les autres perdant tantôt des heures, tantôt carrément leurs jobs.
 

L’Amérique démocrate impose l’idée socialiste venue d’Europe

 
Il est clair aussi que cette augmentation va booster l’emploi au noir d’immigrés clandestins, déjà massif dans l’agrume de Californie. Chose extrêmement choquante en Amérique, elle contrevient au droit considéré comme imprescriptible de contracter librement. Et, sur le plan pratique, les économistes prévoient une baisse mécanique de la productivité de l’économie de Californie, donc du commerce extérieur, des revenus de l’Etat et des particuliers. D’où, évidemment, pour rétablir une concurrence loyale, la nécessité d’étendre l’augmentation du salaire horaire minimum à toute l’Amérique.
 
Telle est bien l’intention des promoteurs de la chose. Les prochains Etats qui devraient en « bénéficier » sont l’Illinois, le Massachusetts, le Michigan, le New Jersey, l’Oregon, Rhode Island et Washington. Il s’agit d’une vaste entreprise politique portée par le parti démocrate. L’ancien président Bill Clinton en avait peint l’urgence avec enthousiasme en 2014, avec des accents keynésiens, arguant que l’augmentation massive du salaire horaire minimum serait bonne pour l’économie parce que les bas salaires remettent tout ce qu’ils gagnent dans la machine économique, créant de la croissance, du profit et de l’emploi. Mais c’était pour faire passer la pilule auprès de l’Américain sceptique.
 

L’augmentation du salaire horaire minimum n’a aucun sens

 
Le gouverneur de Californie Jerry Brown, qui s’est laissé forcer la main par les syndicats et la gauche, explique bien, lui, que l’affaire est politique :
 
« Du point de vue économique, le salaire minimum n’a pas de sens. »
 
Mais le travail ne se réduit pas à une équation économique, il a aussi, selon le converti Brown, une dimension morale :
 
« Moralement et socialement et politiquement, le salaire horaire minimum a beaucoup de sens parce qu’il cimente la communauté sociale, il permet aux parents de s’occuper de leurs enfants d’une façon bien plus satisfaisante. »
 
Significativement, l’augmentation à 15 dollars du salaire horaire minimum par la Californie et l’Etat de New York a été saluée par les deux grands rivaux à la primaire démocrate. Hilary Clinton s’est affichée avec Jerry Brown, et le gauchiste socialiste Bernie Sanders s’est déclaré « fier que deux des plus grands Etats » aient élevé le salaire horaire minimum jusqu’à un niveau « vivable ». L’idée socialiste conquiert l’Amérique, sur fond de morale comme en Europe.
 

Pauline Mille