Dans l’une des confĂ©rences les plus applaudies lors du Rome Life Forum qui a rĂ©uni plusieurs dizaines de grandes associations provie et pro-famille Ă la veille de la marche pour la vie Ă Rome, le 8 mai dernier, Anca-Maria Cernea, fille d’un opposant catholique au rĂ©gime communiste de Roumanie qui a payĂ© de 17 ans de prison et de tortures sa fidĂ©litĂ© Ă sa foi, a dĂ©noncĂ© le rĂ´le du « marxisme culturel » dans l’invasion de l’idĂ©ologie du genre et autres manifestations de la culture de mort dans de si nombreux pays du monde. Outre qu’elle connaĂ®t parfaitement le mode opĂ©ratoire du marxisme, qui repose sur la dialectique et le mensonge, elle est aussi, en tant que grecque-catholique, très au fait de l’enseignement doctrinal de l’Eglise. C’est elle qui avait créé une vĂ©ritable sensation au synode sur la famille, en octobre dernier, en rappelant les pères synodaux Ă leur devoir de conduire les âmes au salut Ă©ternel et de discerner les vĂ©ritables causes des atteintes actuelles contre la famille.
Le marxisme culturel dénoncé par une intervenante au synode sur la famille
La longue confĂ©rence d’Anca-Maria Cernea a Ă©tĂ© traduite en français et mise en ligne ici par Jeanne Smits, elle est d’une lecture indispensable pour qui veut prendre la mesure de la vĂ©ritable « bataille spirituelle » dans laquelle l’humanitĂ© est aujourd’hui engagĂ©e. Elle dĂ©nonce notamment l’idĂ©e communĂ©ment reçue selon laquelle l’idĂ©ologie du genre, la lutte pour les droits LGBT et l’avortement ne sont que l’aboutissement logique du libĂ©ralisme et de l’appât du gain. « Cette approche ne vise que la chair et le sang et oublie les esprits mauvais », souligne Anca-Maria Cernea, rappelant la mise en garde de saint Paul :
« Nous avons à combattre, non contre des hommes de chair et de sang, mais contre les principautés et les puissances, contre les princes du monde, c’est-à -dire, de ce siècle ténébreux, contre les esprits de malice répandus dans l’air. »
Oublier que ce qui se rĂ©pand aujourd’hui est d’abord une rĂ©volte contre Dieu, c’est se mĂ©prendre sur les causes et du coup priver la lutte pour la vie et pour les droits de la famille de leur efficacitĂ©.
La culture de mort, les droits LGBT, le divorce… des objets de lutte marxiste
Au cours de sa confĂ©rence, Anca-Maria Cernea a donc dressĂ© le portrait historique de la rĂ©volution culturelle qui est aussi propre au marxisme que la rĂ©volution sanglante ; c’est elle qui aujourd’hui est en première ligne. Que ce soit pour l’avortement, l’homosexualitĂ©, le divorce facile, l’éducation sexuelle, toutes ces choses ont Ă©tĂ© imposĂ©es en mĂŞme temps que la rĂ©volution bolchevique, en Union soviĂ©tique ou dans ses satellites.
Soulignant la nature « religieuse » de cette nouvelle dĂ©clinaison du gnosticisme – le rejet de Dieu – Anca-Maria Cernea voit prĂ©cisĂ©ment dans la « subversion culturelle insidieuse » qui s’impose dans de si nombreux pays les « erreurs » dont Notre-Dame annonçait Ă Fatima que la Russie les rĂ©pandrait Ă travers le monde.
Cela la conduit Ă dĂ©noncer notamment l’aveuglement de ceux qui voient aujourd’hui en Poutine un rempart contre la culture de mort, tandis que d’autres, tout aussi imprudents, voient en l’islam un alliĂ© potentiel contre cette dĂ©cadence.
Anca-Maria Cernea rappelle le rĂ´le de la dialectique marxiste
« Le marxisme culturel n’est pas, Ă l’origine, un produit occidental, malgrĂ© le fait qu’il a grandi au cĹ“ur de l’Occident. Nous devons discerner avec soin entre la civilisation judĂ©o-chrĂ©tienne et ce virus, dĂ©veloppĂ© par ses ennemis, en vue de sa destruction », explique Mme Cernea, rappelant les efforts de l’Ecole de Francfort et le programme de prise de pouvoir culturelle dĂ©veloppĂ©e par le communiste Gramsci.
Elle montre notamment comment nombre de documents de l’Eglise se sont laissĂ© contaminer par le langage propre aux rĂ©volutionnaires, avant que Jean-Paul II ne recommence Ă dĂ©noncer les diffĂ©rentes idĂ©ologies totalitaires et notamment le communisme comme « des erreurs de nature religieuse », des « thĂ©ories utopiennes qui prĂ©tendaient assurer l’avènement d’une sociĂ©tĂ© parfaite ici-bas ». Et d’expliquer que la dĂ©faite du communisme classique en 1989 « s’est rĂ©vĂ©lĂ©e ĂŞtre plutĂ´t une mutation vers le marxisme culturel (qui peut aussi revenir au marxisme violent – cela ne devrait pas Ă©tonner ceux qui sont familiers de la dialectique marxiste) ».
Un texte de fond, à lire d’urgence…
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