11 septembre : le rapport qui met en cause l’Arabie Saoudite

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Un rapport très attendu sur l’attentat du 11 septembre remis récemment au Congrès des Etats-Unis assure que des Saoudiens de premier plan ont été impliqués dans la préparation et le financement des attaques terroristes contre le World Trade Center : « Certains des 11 pirates de l’air étaient en contact ou ont reçu de l’aide d’individus susceptibles d’être en lien avec le gouvernement saoudien… Il y a des informations, provenant de sources du FBI, selon lesquelles au moins deux de ces individus ont été nommés par certains membres de services secrets saoudiens. »
 
Si « dans leurs dépositions, ni les témoins de la CIA ni ceux du FBI n’ont pu définir dans tous ses détails l’étendue du soutien saoudien à l’activité terroriste de par le monde ou à l’intérieur des USA », comme l’affirme le rapport, celui-ci fait cependant état de suspicions portant sur de hauts responsables saoudiens.
 
Omar al-Bayoumi, soupçonné d’être un membre des services saoudiens, aurait ainsi apporté une aide de taille aux pirates du 11 septembre Khalid al-Midhar et Nawaf al Hazmi, deux des cinq terroristes jugés responsables du crash du vol 77 d’American Airlines sur le Pentagone. En février 2000, Al-Bayoumi avait rencontré les pirates de l’air sur une place publique de San Diego  «  peu après sa rencontre avec un individu au consulat saoudien », assure le rapport de 28 pages.
 

D’après le rapport, l’Arabie saoudite finançait les terroristes du 11 septembre

 
D’après le rapport, cette rencontre n’était pas fortuite. Al-Bayoumi entretenait des contacts permanents avec des missions du gouvernement saoudien aux Etats-Unis à cette même époque : il a appelé ces établissements à plus de cent reprises et reçu des fonds d’une compagnie appelée Ercan, qui elle-même recevait de l’argent du ministère saoudien de la Défense, selon le rapport. « Selon les fiches du FBI… Al-Bayouni recevait un salaire d’Ercan alors qu’il ne s’y était rendu qu’une seule fois », dit le rapport : « Le soutien s’est substantiellement accru en avril 2000, deux mois après l’arrivée des terroristes à San Diego, a légèrement décru en décembre 2000, puis est resté au même niveau jusqu’en août 2001. Cette compagnie a des liens avec Oussama Ben Laden et Al Qaeda. »
 
Il est aussi révélé qu’Al-Bayouni a eu des contacts répétés avec l’émir à la tête du ministère saoudien de la Défense. L’homme a travaillé une vingtaine d’années dans l’administration aéronautique civile saoudienne et a reçu 20.000 dollars du ministère des finances saoudien ainsi qu’une bourse de son gouvernement pour étudier, poursuit le rapport. Il connaissait aussi Osama Bassnan, qui vivait dans la même rue que deux des terroristes du 11 septembre et qui est fortement soupçonné d’être lui-même un agent des services saoudiens. Bassnan touchait de l’argent de l’ambassade et… d’un membre de la famille royale d’Arabie Saoudite !
 

L’Arabie saoudite nie son implication dans les attentats du 11 septembre

 
D’autres noms apparaissent aussi, d’hommes en provenance d’Arabie saoudite liés à des sociétés en rapport avec les affaires saoudiennes ou encore avec des organisations islamiques salafistes. Le rapport avertit que l’information présentée a une fiabilité se limitant au fait qu’il s’agit d’une compilation de documents du FBI et de la CIA, mais bien des éléments révélés montrent une convergence d’informations tendant à prouver la participation saoudienne aux attaques du 11 septembre.
 
L’Arabie saoudite, importante alliée des Etats-Unis au Proche-Orient, nie tout en bloc. Et Riyad n’a pas hésité à menacer les Etats-Unis de mesures de rétorsion économique si le Congrès vote une loi permettant de tenir le gouvernement saoudien pour responsable.
 
A l’occasion de la sortie du rapport, Riyad a cependant décidé de changer de tactique, préférant affirmer que celui-ci « prouve » qu’il n’y a aucun lien entre l’Arabie Saoudite et les attentats… Les Américains apprécieront.
 

Patrick Neuville