Pour Steve Bannon, c’est le public de Breitbart qui a fait élire le président Trump

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Steve Bannon

 
Steve Bannon a fait une apparition toute spéciale, jeudi, dans l’émission de radio « Breitbart News Daily », diffusée par SiriusXM. Le sujet : l’importance du rôle du media politique conservateur Breitbart News et de son émission de radio dans l’élection présidentielle américaine de 2016 et dans le débat politique actuel. Une importance qui se chiffre évidemment en termes d’audience. Et dont Bannon livre le secret : Breitbart est à l’écoute du public, auditeur ou lecteur, qui est libre de s’exprimer.
 
C’est finalement ce que nos gouvernements pseudo démocratiques nous assurent qu’ils font tous les jours, et qu’ils font en réalité si peu… Au bout d’un moment, la patience populaire est usée. Breitbart a ainsi créé la courroie de réaction – au bon moment.
 

« Vous entendrez ce genre de gros bon sens, ce bon sens populaire »… Bannon

 
Quand « Breitbart News Daily » a été lancée il y a deux ans, Steve Bannon en fut le premier animateur. Jeudi, il rappelait ce moment à son successeur, Alex Marlow : « Toi et moi et le reste de l’équipe, on s’est assis et on a essayé de concevoir ce que l’émission allait être »
 
« Une chose que nous avons trouvée est que ça doit se baser sur l’interlocuteur, sur le public. Je pense que ce qui est le plus important, c’est que le public soit le moteur de l’émission. Cela nous a donné toutes les idées dans notre dernier effort pour faire élire le président Trump. Il est sorti de cette émission, et il est sorti de la section des commentaires de Breitbart. ».
 
« C’est de la radio active, ce n’est pas passif (…), s’asseoir dans un fauteuil et prendre les appels des gens à travers le pays. Écoutez « Breitbart News Daily » tous les jours et vous entendrez le populisme. Vous entendrez ce genre de gros bon sens, ce bon sens populaire et la décence et le courage du peuple américain. (…) Je pense que c’est l’épine dorsale de la nation. »
 

« Comment se connecter avec un grand segment du peuple américain »

 
Ainsi, à rebours des coutumes médiatiques tendant à imposer une idée (en général de gauche), les créateurs de « Breitbart News Daily » ont choisi de se focaliser sur le public – et ça a donné Trump. Ce qui prouve bien qu’un grand segment du peuple américain a échappé au matraquage démocrate et s’est exprimé.
 
Pour Bannon, ce modus operandi est dans la même veine que le site d’information de Breitbart News, qu’il a salué comme un « géant dans la compréhension des nouveaux médias », ceux qui peuvent interagir avec la vie des gens. Et la radio, à ce titre, est un outil encore meilleur, pour lui, que la télévision. « Une des choses que la radio peut vraiment faire est de construire une communauté ». Comme un site web, avec ses commentaires.
 
Dans les deux versions du « marqueur » Breitbart, « nous aimons présenter les nouvelles et laisser les gens se faire leur propre opinion ». Bannon confesse qu’il a toujours été époustouflé de la connaissance et de l’à-propos des auditeurs qui appelaient ou qui commentaient en ligne. Finalement, l’expertise peut être faite bien avant les rodomontades dans les cénacles politiques… Et pas seulement pour les sujets nationaux : les bureaux de Breitbart à Londres et Jérusalem intéressent autant les Américains. Si Breitbart ne cumule plus les 45 millions de visiteurs uniques mensuels, comme il l’a fait en 2016 avant les élections (chiffres de The Hill du 11 février 2017) ses 24 millions actuels lui donnent une résistance encore fort robuste dans le paysage médiatique.
 

C’est le public qui, à travers Breitbart, a fait élire Trump

 
Et Bannon de citer Obama lui-même, forcé de reconnaître que Bannon et Breitbart avaient « déplacé toute la narration médiatique dans une direction différente, dans une direction puissante. » C’est ce qu’il a déclaré, alors qu’il clôturait, mercredi, le premier Sommet de la Fondation Obama, selon le Chicago Sun-Times.
 
Via sa double plate-forme, radiophonique et écrite, Breitbart a pris un pouvoir que la gauche n’a pas. Obama l’a quasiment dit et a appelé à en construire une semblable, mais bien sûr en parlant de « choses qui sont vraies et qui ne sont pas conçues simplement pour attirer la colère, le ressentiment et la frustration » – c’est quand même fou cette obstination gauchiste à penser que la colère n’a rien à voir avec la vérité…
 
Très récemment, le Démocrate Adam Schiff a déclaré que l’affaire de l’Uranium One qui vise Hillary Clinton et Obama (l’enquête a été lancée par le Congrès) a été engagée « par Bannon et Breitbart ». Oui, d’une certaine façon…
 
Bernie Sanders qui aurait pu s’en servir contre son adversaire de la primaire, n’a d’ailleurs pu le faire pour la bonne raison que toutes les informations sur le sujet provenaient des media haïs… à savoir du Government Accountability Institute (GAI), institut de recherche fondé par Peter Schweizer et Stephen Bannon, du site Breitbart News, dont Peter Schweizer est un des collaborateurs, ou encore de Breitbart News Radio…
 
Maintenant la gauche, les Démocrates pourraient-ils se créer un Breitbart à eux, un outil à lever les embrouilles, à dénoncer les idéologies, pour « récupérer » ces électeurs perdus ?… Les inventeurs du concept de « fake news » auront du mal – ce n’est pas dans leurs gènes.
 

Clémentine Jallais