Priti Patel, secrétaire d’Etat britannique au Développement international, vient de lancer des accusations de taille contre les élus au Parlement hostiles à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Elle vient d’accuser les opposants au Brexit tels Ed Miliband, Nick Clegg et d’autres figures militantes appartenant à son propre parti conservateur de faire un complot en « utilisant le Parlement pour subvertir la volonté des Britanniques ».
La manœuvre consisterait, selon le ministre, à tenter d’imposer un vote de la Chambre des communes avant que le Premier ministre, Theresa May, ne mette en route le mécanisme de l’article 50 du traité de l’UE.
L’objectif ? Utiliser la force de cette représentation parlementaire pour obliger Theresa May à abandonner son intention de quitter le Marche unique dans le cadre du processus du Brexit, alors qu’elle a fortement laissé entendre que c’était son souhait.
Le Brexit mis en danger par le lobby des élus conservateurs européistes
De nombreux « Tories » de premier plan ont rejoint des libéraux-démocrates pour soutenir, cette initiative consistant à exiger un débat parlementaire : en cas de victoire, a indiqué Nick Clegg, Mme May n’aurait pas d’autre choix que de faire marche arrière pour « améliorer sa position en vue des négociations ». A l’évidence, cela conduirait à retarder la mise en œuvre de l’article 50, et donc à retarder – pendant combien de temps ? – la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Du côté du SNP (Scottish National Party), Nicola Sturgeon tient le même langage : Theresa May n’a pas mandat pour sortir le Royaume-Uni du Marché unique, dit-elle, annonçant qu’elle votera le texte qui obligerait le Premier ministre à présenter un plan en vue du Brexit.
« Je ne crois pas qu’il y ait une majorité à la Chambre des communes pour soutenir un “Brexit dur” », a-t-elle déclaré, dénonçant comme « intenable » et « inacceptable » le refus du chef de gouvernement de présenter un plan précis et détaillé. Sa majorité ténue au Parlement – 12 voix – ne l’assurent pas de voir celui-ci adopté, si elle devait le présenter…
Le vote à la Chambre, un complot pour contrer la volonté du peuple ?
Pour Mme Patel, les pressions exercées par le petit lobby des conservateurs anti-Brexit et ceux-ci cherchent avant tout à déstabiliser le gouvernement, qui a un mandat issu du référendum… et non de la Chambre des communes, dans cette occurrence.
« Le Premier ministre a déclaré à plusieurs reprises que Brexit veut dire Brexit. Nous avons été témoins du vote le plus important de ce pays, cette année, à travers le référendum sur l’UE. Le peuple britannique a parlé et nous allons lui donné ce qu’il a demandé. Il ne s’agit pas d’utiliser le Parlement comme un vecteur pour subvertir la volonté du peuple britanniques », a déclaré Priti Patel.