Les Britanniques ont de plus en plus de mal à se loger, surtout les locataires qui font face à une augmentation moyenne de leurs loyers de 30 % depuis la mi-2021 et aujourd’hui, alors que les salaires n’ont progressé que de 17 % au cours de la période. Sur la décennie précédente, les loyers avaient augmenté de 26 %, soit un peu moins que les salaires, mais il y a un facteur qui explique l’emballement actuel, selon l’analyse de Capital Economics, société de recherche économique indépendante sise à Londres : l’immigration. L’arrivée massive de migrants au cours de ces dernières années est responsable de 11 points d’augmentation des loyers depuis la mi-2021, selon cet organisme : plus du tiers du total. L’immigration coûte cher au sujet lambda de Sa Majesté.
L’augmentation du solde migratoire pèse de tout son poids sur le marché de l’immobilier au Royaume-Uni. Selon Capital Economics, les chiffres montrent qu’au cours des deux années allant de la mi-2021 à juin 2023, sur la base de la taille moyenne des ménages, l’immigration nette fait que 430.000 ménages supplémentaires étaient à la recherche d’un logement dans le secteur locatif privé. Pendant ce temps, l’objectif du gouvernement de construire 300.000 nouveaux logements par an n’a jamais été atteint. Avec d’un côté une demande en hausse et de l’autre, une offre statique, les prix augmentent.
L’immigration coûte cher : elle fait flamber les loyers des Britanniques
Pour la seule année 2022, sous l’empire des conservateurs élus pour mettre un frein à l’immigration, le Royaume-Uni a enregistré 700.000 nouvelles arrivées : autant de gens qui ont besoin de logements, d’écoles, d’hôpitaux et tant d’autres services dont une bonne part payés par le contribuable par le biais des services publics.
Tom Harris, ancienne figure du parti travailliste qui s’est distingué dans la campagne pour le Brexit, commente laconiquement dans le Telegraph : « Quid de la croissance économique supplémentaire et des nouvelles recettes fiscales considérables que l’on nous avait promis avec l’arrivée des nouveaux arrivants ? Les chiffres de croissance anémiques de la Grande-Bretagne et nos niveaux d’imposition personnelle historiquement élevés pourraient suggérer que cette théorie est quelque peu optimiste. »
Et de noter que Theresa May, il est vrai entravée par les règles de l’UE dont le Royaume-Uni faisait encore partie, n’a jamais réussi à réduire l’immigration à moins de 100.000 entrées par an. « Elle est loin d’avoir tenu cette promesse et ses successeurs l’ont discrètement abandonnée. Depuis que nous avons quitté l’UE, le gouvernement a présidé à des niveaux d’immigration record, et maintenant, en conséquence, il préside à la hausse des loyers et à la pression sur les services locaux qui sont les conséquences inévitables d’une forte immigration », constate Harris.
Mais il y a aussi la fiscalité, dont la hausse spectaculaire outre-Manche a aussi des liens avec la politique de l’immigration.
Et de souligner que la situation actuelle ne peut qu’attiser le ressentiment à l’égard des immigrés. Mais n’est-ce pas tout l’enjeu de la dialectique, de cet art de diviser et d’opposer qui fait les choux gras de la révolution ?
La conclusion à laquelle aboutit l’ex-travailliste Harris vaut le détour : « La génération actuelle a été gravement lésée, non seulement par un gouvernement, mais aussi par une philosophie politique qui donne la priorité aux nouveaux arrivants plutôt qu’aux citoyens britanniques. » Il n’y a guère, affirmer ainsi la nécessité de la préférence nationale vous faisait traiter d’extrémiste illico. Le principe de réalité fait parfois des merveilles. Continuons d’aller aux faits !