Les réformes économiques avancées par la France se sont, dans l’ensemble, soldées par des progrès limités, notamment en ce qui concerne le marché du travail et la gestion de la dette publique. Tel est, du moins, l’avis donné vendredi par la Commission européenne dans un rapport de travail. Bruxelles juge donc que, contrairement à la forfanterie affichée par François Hollande, son travail réel est sans effet.
Présenté comme « un document de travail des services de la Commission », ce rapport d’une centaine de pages dresse le bilan des difficultés économiques de la France et de ses progrès par rapport aux recommandations définies par la Commission européenne l’an dernier. Certes, Bruxelles affirme que ce document, n’étant qu’une réflexion interne de travail, ne préjuge pas de la position officielle que l’exécutif européen soutiendra lors des futures discussions avec Paris sur cette question. Mais comment envisager qu’un rapport aussi long et aussi précis puisse ne pas donner, du moins, une indication relativement précise sur l’orientation de ces discussions ? Il faut toute la négligence (ou l’arrogance, c’est selon) de l’exécutif français, pour oser l’envisager.
Bruxelles juge les réformes économiques de la France
Pointant tout spécialement le fonctionnement du marché du travail, les rédacteurs dudit rapport estime qu’il « demeure peu satisfaisant », et « reste segmenté », constituant ainsi l’un des points noirs de la situation française, qui vient souligner l’accroissement des inégalités en matière d’éducation au cours de la décennie écoulée.
Il y a pire ! Le taux de chômage, à 10,5 % en 2015, « est une conséquence indirecte des déséquilibres dont souffre la France » et « ne devrait pas diminuer à court terme », affirment les auteurs du rapport. Pour ne pas tourner autour du pot, cela signifie que François Hollande, qui a promis que cette question conditionnait son éventuelle candidature à sa succession, n’a pas été capable, jusqu’ici, d’y répondre.
Un constat qui a déjà été posé, on le voit désormais tous les jours, par nos compatriotes. Comment donc les Français pourraient-ils croire que, demain, il en irait autrement, si cette incapacité se voyait renouvelée en 2017 ?
Pas d’effet réel pour la politique de François Hollande
De la dette publique au déficit, les mauvais points ne manquent pas dans ce rapport, même si quelques bons points sont décernés à la France, notamment sur la soutenabilité à long terme des régimes de retraite complémentaire, et dans la mise en œuvre de mesures visant à réduire le coût du travail.
On est tout de même très loin ne serait-ce que d’un simple satisfecit, puisque la France est classée par les rédacteurs de ce rapport en dessous de la moyenne de la zone euro. On espère que nos concitoyens sauront en tirer les conséquences…