Bruxelles contre la souveraineté informatique des entreprises européennes

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Le paradoxe des institutions de l’Union européennes, c’est qu’elles sont interventionnistes en tout, tant sur la guerre en Ukraine que les normes, les taxes, le carbone, les transferts de technologie, mais qu’en même temps il leur arrive de se réclamer d’une logique libérale, si, et seulement si, il s’agit de limiter (ou de détruire) la souveraineté des nations ou des entreprises européennes. Le gouvernement de Bruxelles, qui vient de prendre la présidence de l’Union Européenne, vient ainsi de proposer un système de certification (EUCS) « visant à garantir la cybersécurité des services cloud et à aider les gouvernements et les entreprises du bloc à choisir un fournisseur sûr et fiable pour leurs activités », ce qui, présenté ainsi, paraît louable, mais qui revient dans les faits à passer sur les exigences de souveraineté existant en matière de sauvegarde de la souveraineté des données. Le projet antérieur « obligeait les entreprises américaines à créer une co-entreprise ou à coopérer avec une entreprise basée dans l’UE afin de stocker les données dans l’Union européenne et de prétendre au niveau le plus élevé de la réglementation ». Il n’en va plus de même dans le nouveau, ce qui a mené quinze entreprises européennes majeures à protester auprès de la Commission de Bruxelles et des gouvernements nationaux, parmi lesquelles Orange, Airbus, EDF, Capgemini, Dassault Systèmes, Ionos et OVH. OVH qui se rappelle que le gouvernement français lui a déjà préféré Amazon pour héberger les services de son application Olvid, de même qu’il avait choisi Google et Apple pour l’application StopCovid en 2020. Les gouvernements nationaux sont complices de l’Union européenne contre l’intérêt national.