L’affaire Bygmalion explose juste après les européennes, et l’UMP avec elle : ses dirigeants ont réglé leurs comptes ce matin au siège du mouvement. Derrière le volet moral concernant des financements irréguliers se profile une big manip politique. On solde la dernière présidentielle et l’on prépare la prochaine.

L’AFP a tourné au siège de l’UMP des images symboliques du séisme qui a touché le parti : un bunker vide avec de grandes vitres transparentes et des portes fermées, et des vigiles qui interdisent l’accès et l’accès à l’information. Vide comme le programme d’un mouvement KO debout.

Des questions politiques pour une affaire banale

Copé a démissionné, Raffarin, Fillon et Juppé expédieront les affaires courantes jusqu’au congrès de l’automne. La troïka qui résume tout ce que les Français (en particulier de droite) ont condamné dimanche va donc préparer l’avenir de la droite en France.
Quant à Bygmalion, il y a l’affaire elle-même, onze millions de fausses factures pour décharger le budget de campagne de Sarkozy, et puis les questions qu’elle suscite. Pourquoi la sortir maintenant ? Réponse, pour éviter un tsunami FN. Qui savait quoi ? Réponse : à votre avis ? Qui est visé, par qui et pourquoi ? Réponse : à votre avis, toujours ? Sarkozy, l’homme des groupes industriels, des USA et d’Israël, est dans le collimateur, aussi visible qu’un éléphant dans un corridor. Il doit céder la place à Juppé, homme du Bilderberg et de la maçonnerie. Sans exonérer personne de ses fautes, notons que la moralisation de la vie politique lancée par Rocard n’a jamais empêché aucun scandale et que Copé n’est pas forcément plus coupable que naguère Emmanuelli, célébré comme un saint au PS. Elle met le monde politique à la merci de quelques millions, et donne ensuite un pouvoir exorbitant aux médias, qui eux appartiennent aux vrais décideurs qui comptent en milliards. L’affaire Bygmalion est une big manip pour mettre le meilleur d’entre les mondialistes sur orbite pour 2017, Alain Juppé.