Alexandre Hinger, candidat à l’élection législative partielle de Saône et Loire pour le Parti de la France, héritier de la frange la plus dure du Front national, a fait une plaisanterie de mauvais goût en guise de propagande électorale. Il s’est campé devant la Caisse d’allocation familiales, et, parlant des obligations religieuses des musulmans, il a dit : « La CAF est le sixième pilier de l’islam. » Sans doute son discours était-il ostensiblement ironique, et sans doute l’homme est-il encore très jeune, mais cela n’en est pas moins regrettable : si l’islam est une fausse religion, il n’est pas nécessaire d’en heurter les fidèles, surtout si l’on veut les tirer d’erreur. On voit bien l’idée de départ : une part de l’immigration coûte beaucoup d’argent à la France et à la CAF en particulier. C’est vrai. Mais les immigrés ne sont pas les seuls à bénéficier de cet argent, et parmi eux tous ne sont pas musulmans. Il existe des moyens plus respectueux de faire apparaître le rôle de pompe aspirante que jouent les dépenses sociales en France. Ainsi, par exemple, les prestations sociales, hors pensions, retraites et allocations sociales, représentent, selon l’INSEE, 16 % du « niveau de vie » des immigrés nés en Afrique, contre 6 % pour les non-immigrés. On notera dans le genre sot et totalitaire, la réaction du PS local, qui poursuit le jeune Hinger en justice, l’accusant d’une « attaque frontale contre nos institutions ». Ce qui relevait d’un haussement d’épaule engendre des grands mots et des procès. Le PS ferait mieux de balayer devant sa porte, lui qui ne parvient pas à se détacher d’une France insoumise beaucoup plus dangereuse pour « nos institutions ».