C’est la dernière découverte en date après des années de recherches qui concluaient au rôle des gènes ou de l’hygiène de vie dans l’apparition des cancers. 65% d’entre eux ne seraient pas liés à des défauts héréditaires ou à un excès de tabac, un manque d’exercice ou des habitudes alimentaires : ils résultent simplement du hasard. La faute à pas de chance, en somme.
Ce sont des erreurs fortuites dans la division des cellules qui sont à la racine de deux cancers sur trois, erreurs sur lesquelles l’homme ne peut rien, ni pour les empêcher, ni pour les corriger. Et c’est la rapidité des divisions cellulaires qui est le plus gros « prédicteur » d’un futur cancer : ainsi les cancers du côlon sont-ils plus fréquents que ceux du petit intestin parce que la division cellulaire y est deux fois plus rapide.
Cancer : la chance et l’environnement
Certes, sur les 31 types de cancers visés par l’étude, 9 sont liés directement à des facteurs connus, selon les chercheurs de la John Hopkins University School of Medicine : il ne s’agit donc pas de nier une réalité qui semble bien établie. Mais il ne faut pas espérer éviter la majorité des cancers par le respect d’injonctions sanitaires dont on nous abreuve à tout bout de champ. Il serait plus important de repérer le plus tôt possible tous ces cancers dus au hasard mais dont on connaît un peu mieux la probabilité d’apparition.
Ce sont les cancers qui ont une incidence plus grande que celle prédite par la rapidité de division cellulaire d’un organe donné qui semblent échapper à loi du hasard – cancer du poumon, de la peau –, leur fréquence étant lourdement influencée par des comportements à risques.
On notera cependant que si bien des voix médicales autorisées se sont élevées pour dire qu’il ne fallait surtout pas cesser la prévention et les messages sur les comportements liés au cancer, le lien entre l’avortement et la contraception avec le cancer du sein est le plus souvent passé sous silence. Ce n’est pas un hasard, ni un manque de chance : là encore, la chose est politique.