Les catholiques pratiquants réticents devant le changement de l’Eglise

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C’est une évidence mais une étude menée par le Pew Research Center aux Etats-Unis en février montre que plus un catholique est pratiquant plus les réformes agitées par les parcours synodaux lui déplaisent. Peut-être les cardinaux en tiendront-ils compte dans le conclave qui s’ouvre le 7 mai. L’enquête menée entre le 3 et le 9 février porte sur un échantillon de 1.787 catholiques américains. Le Pew Research Center distingue deux groupes, les pratiquants réguliers qui vont à la messe chaque dimanche et ceux qui y vont de temps en temps. Dans le groupe des pratiquants réguliers, 53 % estiment que l’Eglise devrait « s’en tenir à ses enseignements traditionnels » et demeurer prudente face aux changements. Parmi les pratiquants irréguliers, seuls 31 % partagent la même opinion. Quant aux mariage homosexuel, 66 % des pratiquants réguliers sont contre, 58 % des irréguliers pour. 56 % des réguliers sont contre la prêtrise des femmes, 67 % des irréguliers pour. La suite de l’étude est encore plus alarmante. 74 %, près des trois-quarts, des irréguliers sont pour le diaconat féminin, comme 54 % des réguliers. Quant au célibat des prêtres, les réguliers sont plus nombreux à vouloir le supprimer qu’à le conserver (49 % contre 48 %). Pour la fécondation in vitro, qui suppose l’élimination d’embryons, 71 % des réguliers sont pour, de même que 88 % des irréguliers. Cette étude confirme une lapalissade, c’est qu’un pratiquant est plus attaché à la foi catholique qu’un non pratiquant, mais montre aussi un terrible délabrement, massif, de la foi catholique. Cela semble donner raison à l’abbé Claude Barthe quand il écrit que le problème est « magistériel, ou plus exactement tient au non-exercice du magistère comme tel. L’aspect le plus visible de cette déficience est dans l’absence de condamnation de l’hérésie d’où résulte un schisme latent, pire en un sens qu’un schisme ouvert puisque les fidèles du Christ ne savent plus où se trouve la frontière entre la foi et l’erreur. Aujourd’hui, de facto, l’autorité s’abstient de jouer le rôle d’instrument d’unité, du moins d’unité au sens classique, unité par la foi, elle se présente au contraire comme gestionnaire d’un certain consensus dans la diversité. Son rôle est plus de fédérer que d’unir, les principes de l’œcuménisme et de la liberté religieuse ayant été intégrés à l’intérieur même du corps ecclésial ».