Les annonces catastrophiques se succèdent et se ressemblent : il n’y a pas de malheur qui ne puisse être attribué au « changement climatique » (on ne dit plus « réchauffement » de peur d’attirer l’attention de la population sur une supercherie un peu trop évidente). Cette fois, c’est le très gauchiste Guardian de Londres qui accuse le climat, (et donc l’homme, et donc l’homme occidental producteur de CO2, vilain pollueur qui accable l’Afrique) d’être à l’origine d’une nouvelle vague de mariages forcés de mineurs dans les pays pauvres subsahariens.
Tout commence avec l’exemple de Ntonya Sande, 13 ans, donnée en mariage à un jeune homme inconnu à la suite d’une inondation qui avait détruit la récolte de ses parents dans la région de Nsanje, au Malawi, les mettant dans l’embarras : ils ne pouvaient plus nourrir leur famille. Ntonya voulait rester dans sa famille, elle suppliait ses parents de changer d’avis… Rien à faire. Ils lui ont expliqué qu’il n’y avait plus de quoi nourrir tout le monde. Dix mois plus tard, elle mettait au monde sa première fille.
Mariages de mineures au Malawi et au Mozambique
L’histoire est poignante, révoltante, et elle a pour objectif de tirer des larmes avant de passer au vif du sujet : au terme du projet « Mariées du Soleil » mis sur pied par le Centre européen du journalisme, on cherche à communiquer sur l’émergence d’une génération de mariées mineures directement liée au changement climatique.
Les témoignages, paraît-il, sont nombreux depuis le sud du Malawi jusqu’aux côtes orientales du Mozambique : les parents comme les jeunes filles parlent d’une montée des températures au cours des dernières années, d’un comportement plus erratique des pluies, d’inondations inattendues et inhabituelles. Le nombre d’enfants que les familles peuvent nourrir et éduquer n’est plus le même qu’avant.
Rien de scientifique dans tout cela : aucune donnée précise sur le climat et les températures n’a été relevée, il s’agit simplement du sentiment des autochtones qui ont vu le temps changer et qui se sont rendus compte qu’ils n’avaient plus les moyens comme naguère de payer pour l’éducation scolaire de leurs filles. Seule solution : en donner une ou plusieurs en mariage, en guise de « sacrifice » pour le bien commun du reste de la famille. Parfois, c’est la jeune fille elle-même qui prend la décision de mariage à laquelle ses parents sont opposés, pour en finir avec la faim et la misère.
Le changement climatique responsable des mariages forcés ?
Manque de pluie, disparition de rivières, des poissons, des récoltes : c’est donc la sécheresse qui crée ces drames. De la sécheresse, tragique pour telle ou telle population, à l’exploitation de ce malheur pour promouvoir la croyance au changement climatique généralisé d’origine anthropique, il n’y a qu’un pas.
L’article continue en rappelant le nombre de mariages de jeunes filles mineures dans le monde : 37.000 par jour actuellement, selon le fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), soit 13,5 millions par an dont 4,4 millions avant l’âge de 15 ans.
Selon l’UNICEF, leur nombre pourrait doubler pour atteindre 310 millions en 2050 si les tendances actuelles se poursuivent. Notons au passage que cette statistique omet plusieurs facteurs nécessaires pour une bonne comparaison : il s’agit d’un total cumulé et non du nombre par an pour cette année-là, on ne dit pas combien de jeunes filles mariées on compte aujourd’hui, on ne précise pas la proportion de la supposée augmentation liée à l’accroissement de la population africaine. L’important, c’est d’impressionner par un chiffre.
The Guardian rappelle qu’au Malawi, le mariage est interdit avant 18 ans, mais que ce taux « persiste » au lieu de chuter – il ne s’agit donc pas d’une augmentation proprement dite, mais du maintien d’une tradition. Le journal précise aussi qu’au Mozambique, le nombre de mariées mineures augmente, comme un « résultat de la croissance de la population ». Sans transition, le journaliste ajoute : « Quelque chose d’autre est entré dans l’équation. »
Les mineures d’Afrique souffrent à cause du changement climatique…
Ainsi le responsable d’une association pour les « droits des femmes et des enfants », Youth Net and Counselling, affirme – tout en reconnaissant qu’il ne dispose d’aucun chiffre détaillé – que « 30 à 40 % des mariages de jeunes filles mineures au Malawi sont imputables aux inondations et aux sécheresses dues au changement climatique », soit 1,5 sur 4 à 5 millions de mariages de mineures potentiels, forcés ou non, au Malawi. Un chiffre « peut-être sous-estimé » selon le journal du fait de l’absence d’enregistrement de nombre de mariages reposant sur un simple accord entre familles.
« Le climat change », telle est la conclusion de l’article – et le comprendre est « même à la portée des illettrés ».
Des observations qui portent sur quelques années, trois ou quatre, pas plus, dans une zone très définie… Sans vouloir déprécier les souffrances de peuples qui n’ont pas les moyens de survivre convenablement à des périodes de disette, est-il insupportable de souligner que l’on tire abusivement de cela des conclusions générales ?