Les chefs de l’EI radicalisés dans une prison américaine en Irak ?

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Depuis quelques mois, les médias internationaux relaient la nouvelle : des milliers d’islamistes radicaux ont été enfermés dans les geôles américaines de Bucca, en Irak, parmi lesquels les actuels dirigeants de l’Etat Islamique et son calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi.
 
L’Etat Islamique serait donc né dans cette prison.
 
Mais cette allégation est confuse et controversée.
 
Certains médias affirment que l’actuel calife a été fait prisonnier en 2005 avant d’être libéré en 2009, d’autres précisent qu’il était libre dès 2004, après avoir été détenu seulement quelques mois.
 
Problème : l’une des informations vient de l’ancien commandant de la prison, l’autre du Pentagone… Qui croire ? Personne ?
 

Un paysan radicalisé dans une prison américaine en Irak ?

 
Certains affirment en outre que l’homme était un simple paysan plus tard radicalisé en prison, d’autres écrivent qu’il était déjà djihadiste, à la tête d’une organisation sanguinaire.
 
Dans ce flou, on peut écouter cette opinion donnée par un commandant des forces spéciales britanniques engagées contre Al-Qaïda en Irak au UK Télégraph : « nous avons arrêté ou tué un homme de ce nom là une bonne dizaine de fois, il ressemble à une apparition qui continue à réapparaître et je ne suis pas sûr du point exact où réel et fiction se rencontrent ».
 
Certains analystes affirment que plusieurs hommes portaient le même nom de guerre pour laisser croire à l’invincibilité du personnage ainsi créé, tandis que d’autres affirment qu’il pourrait avoir travaillé pour des services secrets étrangers.
 
Bref, difficile d’y voir clair. 
De telles informations ont peut-être pour fonction de masquer le rôle réel joué par l’administration Obama dans l’avènement et le succès de l’Etat Islamique.
 

Les chefs de l’Etat Islamique ne doivent pas masquer le rôle de l’administration Obama

 
En effet, que ses chefs aient été radicalisés ou non dans une prison américaine ne change rien au rôle joué par le gouvernement américain et ses alliés du Golfe dans l’armement, le soutien financier et militaire accordé aux rebelles « modérés » et sans lesquels l’Etat Islamique n’aurait jamais eu le succès qu’il rencontre désormais. Notamment à cause des frontières très peu étanches qui existent entre les différents groupes de « rebelles » et l’Etat Islamique, réalité connue depuis les premiers mois de la guerre syrienne.
 
Le point essentiel reste donc inchangé, mais ces mêmes médias « oublient » de le préciser…