Le Chiffre : 0,9 %

Chiffre 0 9 %
 

C’est, selon le périodique catholique américain The Christian Post, la proportion des catholiques des Etats-Unis qui croient intégralement à ce qu’enseigne aujourd’hui l’Eglise catholique sur les questions éthiques qui touchent à la vie, en particulier l’avortement, la peine de mort et l’euthanasie. Ryan Burge, professeur associé de sciences politiques à l’université de l’Illinois oriental, auteur de l’étude publiée dans Graphs about Religion, qui s’est concentré sur trois objets, constate que « ce ne sont pas seulement de nombreux catholiques qui ne sont pas d’accord avec l’enseignement de l’Eglise, en fait, si vous regardez les données, c’est presque tous ». Et il note l’arrivée d’un « catholicisme de cafeteria » où chaque fidèle piocherait ce qui lui convient.

En fait, les données sont justes mais on peut en donner une autre interprétation. Il a suivi les séries de « surveillance générale de la société » des Etats-Unis depuis 1988, et relevé que les catholiques qui affirmaient ne soutenir pour quelque raison que ce soit l’avortement et s’opposent aussi à la peine de mort et à l’euthanasie n’étaient en 2022 que… 0,9 % ! Mais plus que par le caractère papillonnant des catholiques américains, cela peut s’expliquer par l’histoire récente de l’Eglise américaine et par la confusion semée par le pape François depuis son élection. Sur une liste de questions sans cesse allongée, comme Fiducia Supplicans le laisse voir, et aussi la récente condamnation de la peine de mort par François, le Vatican a délaissé l’enseignement traditionnel de l’Eglise pour une « ouverture au monde » qui déroute les fidèles.

Le Cardinal Joseph Bernardin, quand il était archevêque de Chicago, s’était lancé sous la belle image de « tunique sans couture » dans le mouvement pro-vie en l’associant à l’abolition de la peine de mort etc., d’une manière que Barack Obama jugeait « très cohérente » et que François a reprise à son compte, et qui n’est que confuse. En prenant des positions propres à satisfaire les uns et les autres, en faisant communier le pro-avortement Biden et les « catholiques libéraux américains », François a construit un ensemble vide de catholiques fidèles : ceux qui sont vraiment contre l’avortement et contre l’euthanasie sont pour la peine de mort. Ceux qui sont contre la peine de mort sont pour l’avortement, etc. La pastorale qui prétend réunir « todos, todos », ne réunit personne. A la destruction de la doctrine de l’Eglise correspond logiquement la destruction du corps des fidèles.