Le Chiffre : 1,3 milliard

Chiffre 1 3 milliard
 

En euros, c’est, selon un récent rapport de la Cour des comptes, ce qu’ont coûté à l’Etat les erreurs de collectes de trois taxes liées à l’immobilier en 2023. Pas mal, alors que les gouvernements se prennent la tête ou tombent faute de trouver cinquante ou soixante milliards d’économie : une seule erreur administrative coûte deux pour cent du montant à trouver. Alors que la taxe d’habitation sur la résidence principale a été supprimée, les propriétaires restent soumis à trois taxes liées à l’habitation, la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, la taxe d’habitation sur les logements vacants, et la taxe sur les logements vacants. Pour les aider, le ministère des finances a lancé une application, GMBI (gérer mes biens immobiliers) afin qu’ils vérifient le statut de leur bien et donc la taxe qu’ils ont à payer. Elle n’est pas gratuite : elle a coûté 56,4 millions d’euros car il a fallu cinq ans pour la mettre au point. La Cour des comptes parle de « dérive budgétaire importante ». Mais le plus grave est qu’elle ne fonctionne pas : seuls 71 % des propriétaires ont correctement renseigné leurs informations. Selon la Cour, les contribuables n’ont pas compris « ce qui leur était demandé ». Résultat, « plus d’un million de contribuables ont été imposés, à tort, à la taxe d’habitation ou à la taxe sur les logements vacants ». Conséquence, l’administration a dû consentir à des dégrèvements, et le surcoût a été de 1,3 milliard d’euros. Détail amusant, cette somme représente plus du tiers du produit cumulé des trois taxes ! La Cour des comptes conclut : « Dans un contexte financier très difficile pour les finances publiques, tous les efforts doivent être conduits pour qu’une perte d’une telle ampleur ne se reproduise pas en 2024. » Espérons-le.