Le Chiffre : 10 fois plus

Chiffre 10 fois plus
 

Les cotisations patronales sur les hauts salaires sont dix fois plus élevées en France qu’en Allemagne. Au moment où le débat tardif sur la dette et la nécessité de faire des économies, au lieu de porter sur les dépenses indues, ouvre au contraire la voie à des revendications démagogiques réclamant l’imposition des plus riche, il faut se demander si on ne va pas tuer la bête à force de la tondre.

Il fut un temps où, à droite comme à gauche, il était de bon ton de comparer les lois fiscales ou les chiffres économiques français à ceux de nos voisins européens, en particulier à ceux de notre principal partenaire, l’Allemagne. Par exemple, en 1968, en pleine « révolution », la France, quatrième économie du monde derrière les USA, le Japon et l’Allemagne, talonnait celle-ci, loin devant le Royaume-Uni, et le franc valait un mark. Le PIB de la France atteint tout juste aujourd’hui les deux tiers de l’allemand, ses dépenses publiques atteignent 57 % du PIB contre 48 % pour l’Allemagne, ses prélèvements obligatoires 46 % contre 40 % pour l’Allemagne. En somme, tout se passe comme si trop d’impôts et trop de redistribution par l’Etat provoquait un appauvrissement relatif de la France par rapport à l’Allemagne.

Dans cette optique, les prélèvements excessifs sur les hauts salaires sont une folie économique. Non seulement parce qu’ils poussent les plus utiles, les plus créatifs, à s’exiler pour échapper à l’impôt, mais parce qu’ils dissuadent les entrepreneurs, nationaux ou internationaux, d’investir en France, car ils savent que le coût du travail des plus rémunérés y est prohibitif : les cotisations patronales ne peuvent pas dépasser 18.000 euros par an quel que soit le salaire en Allemagne, ou 15.000 euros en Espagne, alors qu’elles sont d’à peu près 170.000 euros en France pour un salaire de 400.000 euros (et cela peut excéder 300.000 euros pour un salaire brut d’un million).