La Chine pourrait devenir membre de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) basée à Londres, selon un rapport du Financial Times.
Le journal cite un officiel de la banque, resté anonyme, qui affirme que l’une des autorités de la Banque de Chine avait annoncé l’intention chinoise de devenir actionnaire de l’institution financière en août dernier.
La Chine doit encore annoncer officiellement ses plans, et les actionnaires de la banque n’ont donc pas encore voté sur cette proposition, selon la source du Financial Times.
Si cette adhésion se faisait effectivement, les experts annoncent que le rapprochement pourrait renforcer le lien qui existe entre l’Europe et la seconde économie du monde, à savoir la Chine communiste.
La Chine demande à devenir membre de la BERD, ce qui signe un rapprochement avec l’Union européenne
Pendant sa visite historique en Grande-Bretagne la semaine dernière, le président Xi Jinping aurait demandé le soutien du pays pour devenir l’un des actionnaires de cette institution bancaire. Actuellement, ce sont les Etats-Unis qui sont les actionnaires principaux de l’établissement.
Cette banque, initialement créée pour assister les entreprises privées du bloc de l’Est en 1991, soutient désormais différentes entreprises en Europe et en Asie.
La Grande-Bretagne, de son côté, a été la première nation européenne à rejoindre la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) –dans laquelle la Chine est actionnaire majoritaire – au printemps, malgré l’avis défavorable des Etats-Unis.
Beaucoup pensent que ce premier pas de la Grande-Bretagne va encourager d’autres pays européens à faire de même.
Banque européenne pour la reconstruction et le développement : entre argent chinois et principes démocratiques…
Après la formation de l’AIIB, le président de la BERD Suma Chakrabarti avait annoncé que son institution cherchait des moyens de collaborer avec l’AIIB, en finançant par exemple des projets communs. Même si la Chine ne devient pas un actionnaire majoritaire de la BERD, cette décision révèle un rapprochement évident entre la Chine et l’Europe. Le mois dernier, la vice-présidente de la commission de l’Union européenne Jyrki Karainen avait d’ailleurs encouragé la Chine à rejoindre la BERD alors qu’elle annonçait sa participation financière à un plan d’investissement européen.
« C’est le bon moment pour investir en Europe et je suis ravi que la Chine annonce son intention de contribuer au plan d’investissement. J’espère que d’autres investisseurs institutionnels suivront. Nous voulons renforcer nos relations économiques avec la Chine dans le contexte de ce plan d’investissement, (…) pour promouvoir les liens entre l’Union européenne et la Chine », avait-elle déclaré.
Que la Chine ne respecte pas les « principes démocratiques » et le « respect des droits de l’Homme » brandit fièrement par la BERD ne semble pas poser un énorme problème.