Le gouvernement chinois vient d’annoncer la création d’une zone aérienne en mer de Chine orientale qui empiétera sur celle du Japon. Elle projette en même temps d’acheter de grandes quantités de viande à la Roumanie, et d’y construire deux réacteurs nucléaires de dernière génération.
Même si Pékin professe sa volonté de se coordonner avec ses voisins « pour maintenir la paix » : face à Tai Wan, à la Corée du Sud et au Japon, elle rééquilibre à son profit l’Extrême-Orient, ce qui constitue un nouveau recul du camp américain. Du côté de l’économie, elle s’attaque au marché européen par la Roumanie. Depuis son entrée dans l’Union celle-ci est déficitaires pour ses échanges agroalimentaires : aussi s’est-elle jetée sur l’occasion d’exporter ses excédents, 500.000 vaches et 5 millions de moutons sur dix ans. D’autre part le groupe chinois CGN est pressenti pour construire deux réacteurs nucléaires en collaboration avec le canadien SNC-Lavalin. L’industrie française fait chou-blanc dans ce pays traditionnellement francophone et francophile. La préférence européenne prévue par le traité de Rome ne joue plus, d’une part, et de l’autre le transfert de technologies de pointe suscite dans les pays émergents une concurrence insoutenable. Il faut ajouter que ce n’est pas un effet secondaire non voulu : pour lutter contre l’effet de serre, la conférence de Rio de 1992 a recommandé les transferts de technologies vertes afin de renforcer les chances du Sud : aujourd’hui le Nord, ici les peuples européens, paie la facture de cette redistribution mondiale.